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FICHE PRATIQUE
LA CLASSE MATERNELLE N° 312 • 10/2022 •
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On trouve souvent, dans les classes maternelles,
des jeux de type Colorino : un cadre transparent
à trous est posé sur un dessin, les enfants doivent
y clipser des gros pions colorés dans les cavités,
en faisant éventuellement correspondre la couleur
du pion à celle du dessin.
Dans une classe de TPS à Namur, cette activité
qui ne nécessite aucun effort cognitif est vite
détournée : avec grande concentration, une petite
fille insère, un à un, ses doigts à l’intérieur des pions.
La difficulté consiste à insérer un pion de plus à
chaque fois alors que de plus en plus de doigts sont
habillés d’un pion rigide encombrant.
Pourquoi la classe se désorganise ?
De telles activités conduisent inexorablement
à l’ennui, au désordre, voire au chaos : certains
finissent par déranger les autres, se chamailler,
restent collés au PE, détournent les jeux pour y
trouver un sens, dessinent dessus, les détériorent,
les cassent, les jettent, les lancent sur les copains.
Lorsque les activités sont peu engageantes ou peu
stimulantes d’un point de vue cognitif, la classe
se désordonne beaucoup plus facilement et le PE
s’épuise à essayer d’obtenir le calme.
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SATISFAIRE LES APPÉTENCES
L’exemple de Zakaria
Zakaria est un élève de Moyenne Section dans la
classe de Vânia, à Bruxelles. Il a l’habitude d’errer en
classe, de distraire ses camarades et de détourner
le matériel. Il suit l’adulte et l’empêche d’interagir
avec les autres enfants en se plaçant constamment
devant lui. Son comportement laisse entendre :
« Je m’ennuie ! »
Le déclic
Lorsqu’on commence à lui proposer des activités
vraiment plus ambitieuses (habituellement non
proposées en maternelle – encore moins en MS –
comme un puzzle mandala Grimm’s avec une
soixantaine de toutes petites pièces, sans détour
des pièces sur le fond du puzzle), son visage et son
comportement changent du tout au tout, dans
l’instant et dans le temps.
L’enseignante poursuit l’activité avec lui les jours
suivants et lui propose par la suite des activités du
même niveau de challenge : auparavant nonchalant
et volontiers provocateur, il devient calme et
avenant.
→
DONNER CONFIANCE
L’exemple de Salmane
Salmane est un élève de Moyenne Section dans
la classe de Vanessa à Bruxelles. Il n’est pas confiant,
n’ose pas prendre de risque et reste souvent en
retrait.
Le réflexe premier du PE est d’éviter de lui
proposer des activités difficiles, pour lui faire
prendre confiance petit à petit.
Cela ne fonctionne pas totalement car lorsqu’il
essaie de s’engager dans des activités plus
ambitieuses, il se ravise au moment de les prendre,
recule et se réfugie dans celles qu’il connaît déjà.
La mise en confiance
Salmane s’intéresse un jour à un jeu de
construction que réalise une de ses camarades.
Elle tente elle-même de lui expliquer comment,
en suivant un plan, il peut créer des objets ou des
animaux en vissant des pièces en bois.
Après quelques hésitations, il s’en éloigne.
L’adulte, observateur, sent qu’il manque de
Les activités trop simples ou qui manquent de sens
sont rapidement détournées par les enfants.