Table of Contents Table of Contents
Previous Page  58 / 124 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 58 / 124 Next Page
Page Background

FICHE PRATIQUE

58

• LA CLASSE MATERNELLE N° 312 • 10/2022

Définition et enjeux

- attendre leur tour pour parler ou pour agir

leur est difficile;

- ils ont du mal à contrôler leurs émotions;

- ils ne font pas preuve de persévérance.

Si leur mémoire de travail n’est pas assez

développée :

- ils oublient la consigne;

- ils ont du mal à organiser leurs actions.

S’ils manquent de flexibilité cognitive :

- ils ont de grandes difficultés à réorganiser leurs

actions en cas de besoin;

- ils se découragent vite si leur stratégie ne

fonctionne pas;

- ils n’identifient pas forcément leurs erreurs;

- ils manquent de créativité.

Conséquences en classe et pour l’élève

Le Centre du développement de l’enfant

de l’université de Harvard explique :

« Même

lorsque deux enfants seulement possèdent des

compétences exécutives sous-développées, une

classe entière peut être désorganisée, et un temps

précieux détourné des apprentissages. Cela peut

avoir un impact profond sur le climat général de la

classe et est souvent rapporté par les enseignants

comme étant une source d’exaspération et de

burnout. »

Ces enfants ressentent eux-mêmes un grand

désavantage par rapport à leurs camarades.

Par exemple, ils ne sont pas capables de suivre la

complexité d’un jeu et peuvent être mis à l’écart

par leurs pairs.

Le bon développement des fonctions exécutives

est souvent plus prédictif pour l’épanouissement

global de l’individu – scolaire, professionnel,

relationnel – qu’un score élevé de QI.

DÉVELOPPER LES FONCTIONS EXÉCUTIVES

Au départ

Aussi fondamentales que soient ces compétences,

nous ne naissons pas avec. Mais nous naissons avec

le potentiel de les développer. Pour cela, le jeune

être humain doit pouvoir les exercer au moment

dicté par la nature. Or, tous les enfants n’ont pas

la possibilité de le faire.

Laisser l’enfant s’exercer

Le jeune enfant s’exerce au quotidien et développe

ainsi ses fonctions exécutives : lorsqu’il tente de

refermer une boîte avec difficulté, qu’il s’efforce de

mettre seul ses chaussures alors qu’il ne maîtrise

pas encore les gestes ni l’ordre dans lequel les

effectuer, ou lorsqu’il tente de s’exprimer de manière

logique, claire et précise.

Dans ces exemples, ce n’est pas le résultat

qui lui importe mais le processus, c’est-à-dire la

suite d’actions qu’il met en œuvre pour atteindre

un objectif précis.

> Par exemple, lorsqu’un tout-petit veut passer

la serpillière, ce n’est pas que le sol soit propre

qui l’intéresse, mais ce que cela construit

en lui lorsqu’il s’exerce à maîtriser toute la

suite d’actions que requiert l’activité. Il arrive

fréquemment, dans ce genre de cas, que l’enfant

salisse à nouveau volontairement le sol pour

pouvoir recommencer son activité, défiant au

passage toute notre logique adulte !

Il apparaît primordial de permettre à l’enfant

de faire seul ce qu’il peut faire seul. Si nous faisons

à sa place, il n’a tout simplement pas l’occasion de

construire son intelligence exécutive. La force de

ses protestations en cas d’entrave est à la hauteur

de l’importance de ce qui se construit en lui.

À l’école

Lorsqu’il décide par exemple de ramasser les

feuilles mortes dans la cour en ayant des difficultés

à s’organiser, le jeune élève exerce de manière

puissante ses fonctions exécutives. Il doit :

© Ekaterina Pokrovsky-Shutterstock