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FICHE PRATIQUE

LA CLASSE MATERNELLE N° 312 • 10/2022 •

59

- mémoriser les différentes actions requises et

les organiser;

- inhiber les distractions et focaliser son attention,

contrôler ses gestes et émotions qui pourraient

l’empêcher d’atteindre son but;

- enfin, faire preuve de flexibilité en détectant

ses erreurs, trouver des solutions à ses problèmes

et persévérer jusqu’à atteindre son but.

Sans ces compétences, les jeunes enfants ne sont

pas en mesure d’apprendre. Ils ne sont pas prêts.

L’école devient, pour l’enfant comme pour le maître,

un lieu de frustration, de conflit, d’agacement,

d’impuissance et d’ennui.

> Le PE s’évertue alors à essayer de capter

l’attention de l’élève, de le cadrer pour lui

transmettre des connaissances, en vain. L’enfant

est facilement absorbé par les sollicitations

extérieures, peut avoir des gestes désordonnés,

des pensées sans fil logique. Il peut aussi faire

preuve d’impulsivité, se chamailler sans arrêt

avec ses camarades et s’en référer constamment

à l’adulte. Impatient, il a du mal à attendre qu’on

l’interroge, coupe souvent la parole et ne lève pas

la main. Le moindre effort cognitif le fait bâiller, il

ne termine généralement pas son activité.

MOYENS ET CONDITIONS

Parler individuellement avec l’élève

Les échanges verbaux précis, challengeants

entre l’adulte et l’enfant activent l’ensemble de

son cerveau et créent un bon câblage entre les

différentes régions cérébrales, dont celles qui sous-

tendent un bon développement exécutif.

Ces liaisons renforcées ont un fort impact

sur ses capacités globales, et particulièrement sur

ses fonctions exécutives.

Être chaleureux

Les neurosciences affectives montrent à quel

point le stress perturbe le développement des

fonctions exécutives, ou les inhibe. La chaleur et

l’empathie contribuent au contraire à les épanouir.

Des relations positives mettent l’enfant en capacité

de construire un système exécutif hautement

fonctionnel.

Les profonds bienfaits du lien humain sont

démultipliés lorsque les enfants ont des

comportements et des attentions empathiques

entre eux tout au long de la journée, d’où la

nécessité de favoriser l’entraide, la générosité,

la compréhension et l’amitié.

Aider l’enfant à se calmer

Le cerveau de l’enfant est très immature. Tant que

ses fonctions exécutives ne sont pas suffisamment

développées, il traverse parfois de véritables

tempêtes émotionnelles : il ne peut pas se calmer

seul, analyser la situation et s’apaiser. Son cerveau

est envahi de molécules de stress.

Dans ce cas, il est indispensable d’apaiser l’enfant

le plus vite possible en l’aidant à mettre des mots

sur ce qu’il ressent.

Un enfant recevant de l’aide de l’adulte pour

se calmer développe de bien meilleures capacités

d’action et d’autorégulation qu’un enfant qui est

mis à l’écart pour se calmer seul et dont le cerveau

est submergé par des molécules de stress qui lui

sont toxiques.

Les fonctions exécutives ainsi nourries, et

protégées d’un stress répété et/ou prolongé,

rendent l’enfant de plus en plus apte à réguler seul

ses émotions.

Aider l’enfant à s’exprimer

Il existe un lien significatif entre les capacités de

langage et d’attention. Aider l’enfant à s’exprimer

aura donc un impact fort sur son développement

exécutif.

En s’efforçant à raconter à l’adulte ce qu’il

traverse, l’élève exerce pleinement et de manière

coordonnée ses fonctions exécutives : il doit

mémoriser les différents éléments à évoquer,

les organiser de manière compréhensible en

contrôlant son envie de dire les choses telles

qu’elles lui viennent à l’esprit; il doit aussi réajuster

ses propos s’il perçoit que l’adulte n’a pas très bien

compris.

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