LA CLASSE MATERNELLE • N° 262 • 10/2017 •
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4 ans,
« les activités de décomposition et
recomposition s’exercent sur des quantités
jusqu’à dix »
et qu’on peut aussi les prati-
quer plus tôt pour construire le nombre.
Les problèmes numériques
C’est aussi à partir de ce moment que
peuvent êtremises enplace des activités
mathématiques sur fiches, des jeux,
des problèmes relevant des quantités,
de leur décomposition-recomposition,
voire d’additions et de soustractions.
Avant cela, je m’assure que les étapes
précédentes sont bien consolidées.
Les nombres écrits en chiffres
Je commence tardivement à lire les
nombres (jusqu’à 10, selon le pro-
gramme), et encore plus tardivement
à les écrire, enMS, lorsque les quantités
sont bien comprises et que le geste
graphique est assuré.
Christophe Baudot,
ISFEC St-Julien,
l’Oratoire, Caluire
baudotc@live.frPhotos : Christophe Baudot
Le jeu
Les Zygomaths
(Nathan) permet d’apprendre
progressivement à décomposer les nombres.
MONAVIS
LA TRIPLE SYNCHRONISATION
Rémi Brissiaud évoque la triple synchronisation.
Pour savoir dénombrer une quantité, l’apprenant
doit maîtriser le geste, la parole et la pensée :
- le geste, en sachant montrer avec son doigt les
objets l’un après l’autre en même temps qu’il dit
les nombres;
- la parole, en disant les nombres un par un en
même temps qu’il les montre;
- la pensée, en réfléchissant à cette synchronisation
pour la réussir et la transformer en quantité.
Souvent, le débutant parvient à une double synchro-
nisation : mécaniquement, à force de répétition,
il réussit à synchroniser à peu près le geste du
comptage et la parole, mais cela n’a pas de sens,
la pensée n’est pas prête; ses représentations ne
sont pas ajustées.
C’est pourquoi apprendre la technique du comptage
à un enfant qui n’a pas compris les quantités, qui
n’a pas « franchi le mur du nombre », risque de
l’empêcher de comprendre les quantités.
MONAVIS
ATTENTION AUX NUMÉROS
L’apprentissage de l’ordinalité en même temps que celui
de la cardinalité perd les enfants. Même si les chiffres sont
aussi des numéros, l’accès à la bonne compréhension du
chiffre commence en évitant de donner un double statut
aux chiffres rencontrés, sous peine de perdre les enfants.
Je préfère traiter du chiffre comme numéro dans un second
temps, lorsque « le mur du nombre » est bien franchi.
Le programme, en n’établissant pas de hiérarchie, contribue
à cette ambiguïté.