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• LA CLASSE • N° 297 • 03/2019
LE
BONRÉFLEXE
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DÉFINIR ET REPÉRER
Bien que décrite pour la première fois
en 1896, aucune définition formalisée
de la dyslexie ne fait encore aujourd’hui
l’unanimité dans les milieux scienti-
fiques (plus de 50 définitions recensées
ce jour !). Le seuil minimal d’accord
serait : difficulté grave et durable d’ap-
prentissage de la lecture et d’acquisition
de son automatisme.
Le critère de gravité admis par l’OMS
est un décalage de 18 à 24 mois entre
l’âge de la lecture et l’âge réel. Ses
causes sont âprement discutées.
Mais, dans l’ordinaire de la vie, la ten-
dance est forte de confondre un faible
lecteur débutant avec un enfant pré-
sentant un trouble avéré.
L’enseignant se situe en première ligne
pour le repérage des troubles qui se
manifestent à l’école et son rôle est
double :
1) Signaler à la famille les difficultés
observées.
2) Puis, en cas de persistance au-delà
de 3 à 6 mois, suggérer, avec tact, une
évaluation par un professionnel. Il s’agit
à la fois d’éviter une médicalisation
abusive et tout retard dans une prise
en charge médicale nécessaire.
Le travail est partenarial (médecin de
famille, médecin scolaire, rééducateur
orthophonique, soutien psychologique
au besoin…) aumoyen des outils et sup-
ports (PPS, PAI…) en usage localement.
Principaux signes d’alerte ou facteurs de risques
•
Dès la GS
, trouble persistant du langage oral, difficultés
à percevoir la segmentation en syllabes et les rimes.
Troubles de la mémoire verbale.
•
Au CP
, incompréhension du système d’écriture (absence
de lien entre graphèmes et phonèmes), difficultés à
différencier les sons (confusions
b/p, t/d, f/v
…) et,
visuellement, les lettres
(b/d, p/q, m/n…)
, à distinguer
l’ordre des lettres (
on/no…)
et des syllabes
(ion/oin…)
.
•
À partir de 8 ans
, lourdes difficultés persistantes
en lecture (lenteur, segmentation non acquise…), en
orthographe (confusions de sons, de syllabes, difficulté
à mémoriser les mots d’usage, les règles grammaticales
d’accord…).
•
À 11-12 ans
, persistance des troubles et difficultés.
L’enfant dyslexique n’est ni paresseux, ni anormal, ni retardé. Mais il est
en proie à de sérieux troubles du langage oral et écrit qui constituent une
réelle menace pour le bon déroulement de ses apprentissages. Si les défis
pédagogiques ne sont pas relevés, le risque d’échec est grand et ne se
limite pas aux seuls aspects scolaires.
Comment
accueillir en classe
un enfant dyslexique ?