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LA CLASSE MATERNELLE • N° 285 • 01/2020 •

115

XX

ÉCRIRE

L’écriture est une activité parallèle

que j’utilise également, car elle est

un moyen privilégié d’accéder à la

conscience phonologique. En écrivant

très tôt, les élèves comprennent plus

rapidement la nature sonore de l’écrit.

Lorsque je rédige sous les yeux de mes

élèves tout en « bruitant » (c’est-à-dire

en lisant à haute voix ce que j’écris), je

fais également passer un message fort

sur ce qu’est la nature de l’écrit. Ces

activités d’écriture se font principale-

ment sous deux formes :

- les dictées à l’adulte

pendant les

temps collectifs. Cette activité est fon-

datrice du message qu’écrire est bien

autre chose que dessiner. Le programme

le rappelle :

« La progressivité de l’ensei-

gnement à l’école maternelle nécessite de

commencer par l’écriture. Les enfants ont en

effet besoin de comprendre comment

« chchchchch… chapeau. »

MONAVIS

Ne pas commencer par les syllabes !

Commencer dès la PS par décomposer les mots en syllabes

peut, d’après moi, perdre l’enfant. En découpant les mots en

syllabes, l’enfant ne peut pas comprendre la valeur sonore des

lettres. Les élèves qui apprennent ainsi se mettent à syllaber

au lieu d’associer lettres et phonèmes. Ce n’est pas parce

que la syllabe est facile à entendre qu’il faut commencer par

là. C’est ce que je propose aux parents d’élèves.

En revanche, dès que les étapes de la découverte de la

nature de l’écrit sont franchies (

cf.

encadré du mois dernier,

p. 117), l’accès au déchiffrage passe nécessairement par

un travail syllabique.

Je pense donc que le programme se trompe en privilégiant

à ce point la syllabe.

Une fois de plus, la toute petite enfance est le parent pauvre

de la recherche qui, lorsqu’elle s’intéresse à l’entrée dans

l’écrit, parle de l’entrée dans la lecture (GS), et non de

ses prémices. S’intéresser à la découverte de la lecture,

s’interroger sur les représentations enfantines comme l’ont

fait Brigaudiot ou Fayol est tout autre chose et constitue, à

mon sens, une base primordiale.