Accueillir un enfant autiste en classe

Soumis par Thibault le 11 mars 2019
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Ressources professionnelles

Article invité rédigé par Onaya du site Onaya.

Aujourd’hui un individu sur 100 environ, nait avec un trouble du spectre de l’autisme donc il est fort probable que vous en rencontrerez au cours de votre carrière dans vos classes.

Définition :

Dans « le spectre autistique », il existe une diversité de profils qui va des autismes sévères avec troubles  associés et retard mental jusqu’à l’autisme dit « de  haut niveau » et le syndrome d’Asperger, sans retard mental et sans troubles du langage.

Le diagnostic est établi par un professionnel (psychiatre, neuropsychologue, centre ressource autisme). Il correspond à un déficit de la communication et des interactions sociales et un caractère restreint et répétitif des comportements, des intérêts.

Daniel Tammet écrivain et autiste dit : « l’important n’est pas de vivre comme les autres mais parmi les autres ». Autrement dit ce n’est pas à l’enfant de s’adapter mais à nous d’inventer.

1. Je collabore


Accueillir un enfant différent nécessite de la concertation, de la discussion et un peu de temps. La communication est donc le premier levier.

Mon premier interlocuteur c’est la famille. Ils connaissent leur enfant et souvent ils peuvent nous indiquer des astuces qui fonctionnent à la maison.

Mais on peut aussi travailler avec :

  • une AESH,
  • un service de soin ou des paramédicaux (orthophonistes, psychomotriciens, neuropsychologue…),
  • un collègue d’ULIS, D’IME si l’élève est en inclusion ou en scolarité partagée,
  • une association

2. J’adapte l’environnement


On explique aux autres enfants les particularités de cet élève. L’occasion d’évoquer la différence et l’empathie et de travailler sur les compétences psychosociales.

Exemple

Visionner ce court métrage sur la différence : « Créer des choses merveilleuses »

Ou encore « Mon petit frère de la lune »

Les adultes référents :

Il est important que l’enfant connaisse les adultes qui gravitent autour de lui. On peut réaliser facilement un petit classeur avec les photos de l’enseignant, de l’AESH, de l’atsem, de la directrice, de l’intervenant…

L’espace :

  • Un espace unique épuré : l’enfant est toujours à la même place, on limite les stimuli (on favorise une table contre un mur et pas d’affichage, un casque anti-bruit ou un paravent peuvent être utiles parfois)
  • Privilégier l’adulte à côté de lui et pas en face
  • Si les récréations sont difficiles : il peut être aménagé un espace à l’intérieur ou un espace délimité dans la cour
  • Un espace de répit peut être envisagé pour une pause, un temps calme, un espace de repli en cas de crise (cet espace peut être agrémenté d’objets sensoriels)

Le temps :

Ce concept indéfinissable peut être source d’angoisse.

On va proposer :

  • Un emploi du temps individuel à la demi-journée, à la journée, à la semaine et avec des pictos (tout dépend du niveau de l’enfant)
  • Un séquençage des tâches. Si l’élève doit réaliser un exercice on découpe les étapes afin de les rendre explicites.
  • Un time-timer pour dire combien de temps est alloué à cet exercice.

Ma pédagogie :

  • J’économise mes mots : je vais à l’essentiel, j’évite les doubles consignes
  • Je fais attention à l’humour ou à l’implicite car les élèves n’y ont pas forcément accès (exemple : il est tombé dans les pommes peut être pris au premier degré)
  • J’épure les exercices : pas de décoration de fioritures, l’idéal étant un exercice par page
  • Je suis explicite sur ce que j’attends
  • Je prône un cadre sécure et bienveillant : les règles de la classe sont expliquées avec les conséquences du non respect de celles-ci J’encourage les comportements positifs : joker, récompense, félicitations…
  • On peut associer l’élève à ses progrès via le cahier de réussites, les brevets, les ceintures de compétences, le tableau de motivation

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