Le 30 janvier 2023, dans un communiqué, les syndicats ont fait part de leur avis sur les propositions faites par Pap Ndiaye lors de la réunion du 24 janvier sur la revalorisation des salaires enseignants. Certains quittent la partie, d’autres attendent de vrais changements.
Pap Ndiaye avait évoqué deux scénarios de revalorisation des salaires, dans le cadre des mesures dites « socles », lors de la première réunion (voir notre article à ce sujet) mais les syndicats jugent ses propositions « insuffisantes », voire « inacceptables ».
Dans un communiqué intersyndical (FSU – UNSA éducation – FNECFP FO – CGT Educ’action – SUD éducation), ils dénoncent le budget proposé : « l’enveloppe d’1,9 milliard en année pleine pour la partie socle, c’est-à-dire sans contreparties, ne permet même pas de compenser l’inflation de cette année pour une majorité de personnels ! ».
Le compte n’est pas bon
Si le gouvernement avait annoncé une augmentation de 10 % pour tous les enseignants, ce chiffre est en réalité une moyenne globale de la revalorisation. En effet, les augmentations pour les nouveaux titulaires sont d’environ 20,7 % mais pour les carrières de plus de 26 ans la hausse n’est que de 6,7 %. De plus, ces pourcentages sont calculés par rapport aux chiffres de 2020.
Le président du Snalc (Syndicat national des lycées et des collèges), Jean-Rémi Girard, interrogé par Libération, exprime son mécontentement face à ces propositions : « le gouvernement n’avait pas assez d’argent dans l’enveloppe. Donc pour arriver à cette moyenne, il inclut en réalité d’autres mesures qui ont déjà été prises comme la prime d’attractivité de Blanquer et la prime informatique de 150 euros ».
Les femmes représentant « 73 % du secteur », les syndicats attendent du gouvernement qu’il propose des mesures permettant de réduire les inégalités salariales entre les hommes et les femmes.
Certains quittent la table de discussion
Le collectif FO-Fnecfp a décidé « de quitter les concertations », au vu des propositions du ministre. Il « exige l’abandon de toutes ces mesures et y oppose la revendication d’augmentation indiciaire pour tous les personnels sans contrepartie, a minima à hauteur de l’inflation pour commencer, et le rattrapage des 25% de pouvoir d’achat perdu depuis 20 ans ».
Les autres syndicats notent toutefois quelques points positifs dans leur communiqué commun : « certes, des évolutions positives se dessinent sur un accès facilité aux derniers échelons ou encore sur les reprises d’ancienneté au moment de la titularisation ».
La première réunion sur les mesures du « pacte » aura lieu le 7 février, dans un contexte de grève nationale contre la réforme des retraites. La seconde réunion sur les mesures « socles » se déroulera le 15 février.
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