Dans une tribune au Monde publiée début juin, les syndicats enseignants dénoncent les nouveaux programmes de français et de maths sur « la méthode, la forme et le fond ». Ces projets « renforcent le caractère ségrégatif du système scolaire », selon le Snuipp-FSU.
Étudiés par le CSE depuis le 6 juin 2024, les nouveaux programmes de français et de maths des cycles 1 et 2 font débat. Un projet qui s’inscrit dans le « choc des savoirs », dénoncé par les enseignants et les syndicats. Les nouveaux programmes sont « guidés par une vision mécanique des apprentissages » et « brident les choix pédagogiques des enseignants » selon l’intersyndicale. Le collectif évoque également une « rupture totale avec les valeurs historiques d’un enseignement émancipateur » dans une tribune au Monde publiée le 4 juin.
Les élèves mis de côté
Dans ces nouveaux programmes, « la capacité de l’élève à réfléchir, à comprendre, à imaginer et à apprendre avec les autres, selon un rythme et des chemins qui lui sont propres, est supprimée », selon le collectif. Le contrôle des pratiques enseignantes et la volonté « d’élémentariser l’école maternelle en vue de la préparation aux évaluations nationales de CP » sont également dénoncés. Le Snuipp-FSU craint que le « l’école maternelle devienne l’antichambre du CP ». L’introduction des fractions plus tôt dans les programmes de maths, à savoir dès le CE1 suscite également des oppositions. Selon Bruno Rozanès, formateur à l’IREM, cela reste « trop précoce » et inadapté au mode de lecture des enfants de cet âge.
Un outil inadapté
Au cycle 1, les enfants doivent être capables de comprendre et d’utiliser la langue française. Ce qui passe par l’acquisition du langage oral pour s’exprimer ainsi que par le passage progressif de l’oral à l’écrit, « pour préparer l’apprentissage de la lecture et de l’écriture conduit au cours préparatoire ». Les objectifs sont déclinés par âge, « afin de donner des repères qui indiquent les progrès attendus par les élèves ». Pour les syndicats, les programmes « n’affichent plus d’attendus clairs de fin de cycle ni d’objectifs de culture commune à mettre en œuvre par les professeurs des écoles », ce qui entraîne un manque de choix pédagogique pour les enseignants.