Le 25 septembre, le Sénat a publié un rapport d'information sur les 30 minutes d'activité physique quotidienne à l'école (APQ). Pour combler les lacunes du dispositif, les autrices du rapport formulent six recommandations.
Pour le Sénat, le constat sur les 30 minutes d'APQ est sans appel : « manque de coordination entre les différents acteurs, un déploiement partiel et des interrogations sur les à atteindre ». Des objectifs flous, un dispositif présenté tardivement, un bilan mitigé et l'absence d'une évaluation de santé publique sont plusieurs points soulevés par le Sénat, qui expliquent l'échec de cette mission. Laure Darcos (Les indépendants - République et territoires, Essonne) et Béatrice Gosselin (Les Républicains, Manche) ont dressé un bilan des 30 minutes d'APQ, qui ont été généralisées à toutes les écoles à la rentrée 2022.
Un dispositif qui bat de l'aile
« Seules 42 % des écoles appliquent l’APQ pour la majorité de leurs élèves » notent les autrices du rapport. À la source du problème : une confusion sur l'objectif du dispositif. S'il était censé « inscrire le sport à l'école », les appellations « activités physiques et activités sportives ne sont pas synonymes », soulignent les autrices. En effet, que les élèves se dépensent durant les temps de récréation ou qu'ils effectuent une activité sportive sous la direction d'un enseignant sont deux choses différentes. Les problèmes d'organisation et de livraison des « kits sportifs » ont également freiné le déploiement du dispositif. Certaines communes n'en ont même « jamais entendu parler ». Côté enseignant, « à peine une école sur quatre indique avoir bénéficié d’un accompagnement », ajoutent les autrices. Seul point positif, les élèves qui ont pu profiter des 30 minutes d'APQ ont une « meilleure concentration et évoluent dans un climat scolaire plus apaisé ».
Les recommandations du Sénat
Après avoir étudié les raisons qui font que les 30 minutes d'APQ n'ont pas eu l'effet attendu, le Sénat établit six recommandations afin de parvenir à lutter contre la sédentarité des jeunes et de « redonner du souffle » au dispositif.
Ainsi, il s'agirait de :
- mesurer l'impact du dispositif en matière de lutte contre la sédentarité sur une cohorte d'élèves
- renommer le dispositif PABE pour « pauses actives et de bien-être » ;
- recourir à un marquage dynamique dans les cours d'écoles permettant une diversité d'activités physiques pour inciter les enfants à se dépenser ;
- élaborer des activités ludiques avec les enfants en collaboration avec les intervenants du temps périscolaire ;
- inclure dans les formations initiales et continue des exemples d'apprentissages dynamiques en lien avec l'APQ, former en trois ans au moins un enseignant par école au sujet de l'APQ, mettre en avant des ressources et des bonnes pratiques ;
- rappeler aux parents les objectifs de dépense physique fixés par l'OMS en début d'année