Elles sont partout mais sont parfois synonymes d’incompréhensions : les données font l’objet d’un nouveau plan ministériel. L’objectif est de « développer une culture de la donnée » et d’en faire un outil au service des agents de l’Éducation.
Publié en avril 2024, le « Plan d’action 2024-2027 pour une politique ambitieuse de la donnée au service de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports » vise à « développer une culture forte de la donnée au sein de l’administration et de s’emparer des récentes avancées technologiques comme l’intelligence artificielle ». Grâce à ce plan, organisé en 5 thèmes et regroupant 27 actions, le ministère espère « franchir un nouveau palier en matière de gouvernance de la donnée » au service de l’éducation.
La Culture de la donnée
Le premier volet vise à « intensifier les actions de sensibilisation et de formation des agents de nos ministères aux enjeux des données, des algorithmes et des codes sources ». Au-delà de la sensibilisation, il est question d’organiser un « évènement annuel autour des données de l’éducation » afin d’encourager « les échanges et la collaboration » entre les acteurs. Créer un agenda commun, proposer des parcours de formation sur les enjeux des données, puis faciliter la mise en relation entre les agents qui ont besoin de connaissances et ceux qui sont prêts à les enseigner font également partie des actions qui seront menées.
Pour la transparence et le partage
Le ministère déclare être un « hub d’informations, un carrefour de flux continus de données ». À ce titre il souhaite faciliter l’accès à ses données de façon ouverte et libre. Mettre à jour les schémas de données, créer des catalogues de données de l’éducation, introduire une clause imposant l’ouverture et l’accès des données sont au cœur de ce volet. Afin de rendre ces données plus accessibles, des visualisations, des analyses et des narrations seront mises en place.
Quels outils ?
Le ministère l’assure : une infrastructure adaptée à la circulation des données sera fondée et un service de « pseudonymisation » est également prévu. Celle-ci garantirait à tout acteur la « confidentialité et la protection » de ses données personnelles, tout en les rendant accessibles « à des fins d’analyse et de recherche ». Pour mieux prendre en charge les élèves en situation de handicap, leurs parcours seront suivis grâce à une cartographie qui, à terme, devrait permettre de répondre aux obstacles qu’ils rencontrent durant leur scolarité. Les intelligences artificielles seront utilisées dans le cadre de la détection du décrochage scolaire, pour faciliter l’accès aux informations, le développement d’outils de recommandations automatisés ou pour créer des ressources numériques adaptées aux gestes professionnels des enseignants.
Si le plan est très fourni en informations et semble prévoir de nombreuses actions qui devraient aider les professeurs dans l’exercice et la compréhension de leur métier, il reste que la concrétisation des actions s’avère assez trouble, par manque d’exemples.