Une étude publiée par Nature Human Behavior, le lundi 30 janvier 2023, rend compte des retards accumulés par les élèves dans le monde à cause de la crise sanitaire. Un retard qu’ils n’ont pas encore rattrapé.
Plus de deux ans après la pandémie, quels effets observe-t-on sur les apprentissages des élèves ? 95% d’entre eux ont connu la fermeture de leur école durant la pandémie, selon l’étude, ce qui a créé des lacunes. Lorsque les écoles étaient ouvertes, les enseignements à distance ou adaptés n’ont pas permis aux enseignants d’assurer des cours de qualité.
Les difficultés des élèves se sont accumulées en mathématiques et en lecture. Les retards sont plus importants en mathématiques, qui est une matière plus exigeante et souvent moins travaillée à la maison. Les enfants ont aussi plus de facilité à travailler la lecture de leur côté que les mathématiques, selon Nature Human Behavior.
Des différences de retard selon le milieu social
L’étude met en évidence les inégalités socio-économiques en termes d’apprentissage. Les élèves de milieux défavorisés, quel que soit le pays, ont un retard plus important que ceux de milieux plus favorisés. Dans les pays moins développés, le retard est encore plus difficile à rattraper : ils n’ont pas pu faire cours à distance pour pallier la fermeture des écoles, et n’ont pas les moyens de prendre davantage en charge les élèves. Ces derniers « sont susceptibles d’être désavantagés en ce qui concerne leur accès et leur capacité à utiliser les technologies d’apprentissage numériques, la qualité de leur environnement d’apprentissage à domicile, le soutien à l’apprentissage qu’ils reçoivent des enseignants et des parents et leur capacité à étudier de manière autonome ».
À noter que l’âge n’est pas une donnée significative, les retards concernent tous les élèves : « les élèves plus âgés ont été soumis à des fermetures d’écoles plus longues dans certains pays, comme le Danemark, fondées en partie sur l’hypothèse qu’ils seraient mieux en mesure d’apprendre à la maison. Cela peut avoir annulé tout avantage que les enfants plus âgés auraient eu dans l’apprentissage à distance ».
En mai 2022, les retards n’étaient pas encore rattrapés, « les déficits d’apprentissage sont difficiles à compenser et ont tendance à persister à long terme », affirment les chercheurs.
Les solutions proposées par les auteurs
Les auteurs appellent les acteurs politiques à prendre des mesures pour lutter contre les inégalités d’apprentissage, d’aider particulièrement les élèves issus de milieux défavorisés, et de donner la « priorité à la compensation des déficits d’apprentissage en mathématiques et dans d’autres matières scientifiques ». Ce qui, en France, pourrait être le cas grâce au « plan mathématiques » du gouvernement (voir notre article à ce sujet).
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