Tous les ans, les élèves de CM1 participent à l’étude internationale TIMSS afin d’évaluer leurs connaissances en mathématiques et en sciences. Les résultats, publiés le 4 décembre 2024, révèlent un niveau stable, mais surtout des inégalités entre les filles et les garçons qui s’accentuent.
L’étude TIMSS a pour objectif « d’interpréter les différences entre les systèmes éducatifs et d’améliorer l’enseignement et l’apprentissage ». Organisée tous les 4 ans, elle fait le point sur les connaissances en mathématiques et en sciences des élèves de CM1 et de 4e. En 2023, 4 739 élèves de CM1 ont participé à l’étude.
Des inégalités qui s’accentuent
Outre le fait que la France se situe dans les pays les moins performants, elle est aussi celui où les inégalités sont les plus marquées, entre les filles et les garçons mais aussi entre les milieux sociaux. Sur le graphique, le résultat est alarmant : les filles sont en chute libre en mathématiques entre 2015 et 2023 alors que les garçons s’améliorent. En 2015, elles avaient un score moyen de 485, contre 473 en 2023. À l’inverse, les garçons avaient un score moyen de 491 en 2015 contre 496 en 2023. Dans d’autres pays, les écarts diminuent, alors qu’en France, ils ne cessent de se creuser. Autre constat : la tendance en sciences s’est inversée. Jusqu’en 2019, les filles obtenaient de meilleurs résultats que les garçons dans cette discipline (489 contre 487), mais en 2023, ils obtiennent un score de 492 contre 484 pour les filles.
Des idées pour lutter contre les inégalités
Ce constat a également motivé un travail conduit par l’Inspection générale en février 2023. Dans son rapport, elle explique l’importance d’interroger les interactions dans la classe, d’être attentif aux énoncés des exercices et de lutter contre les stéréotypes de genre. Il s’agit de redonner confiance aux élèves, notamment aux filles, afin qu’elles ne se qualifient pas elles-mêmes de « nulles en mathématiques » et abandonnent la matière. Souvent contraintes par les garçons à un moindre accès à la parole, les filles sont qualifiées de discrètes voire de peu investies. L’enseignant est encouragé à donner la parole aux filles et à leur consacrer un espace dans lequel elles peuvent s’exprimer librement.
Autre levier d’action : organiser des temps dédiés aux femmes scientifiques, mathématiciennes, voire des rencontres avec des femmes qui travaillent dans ces milieux afin de créer des « rôles modèles » pour les filles.
Plusieurs ressources sont disponibles pour travailler sur ce sujet :
- Égalité fille-garçon les ressources de maths+
- Les ressources eduscol
- Les recommandations de la cité des sciences
- DEPP, « filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur »