Que proposent les différents partis pour le monde éducatif ? Si la nomination d’un premier ministre par Emmanuel Macron est toujours reportée, plusieurs propositions ont été faites concernant les enseignants.
L’avenir politique n’a jamais été aussi trouble pour les Français, toutefois quelques idées pourraient satisfaire le corps enseignant si elles venaient à être appliquées. Nous avons analysé pour vous les programmes et propositions des principaux partis politiques concernant les enseignants.
Les propositions du NFP
L’objectif du parti est de marquer une rupture avec la politique actuelle et de reconstruire le service public. Il est question d’avancer vers une « gratuité intégrale à l’école » (cantine, fournitures, transports, activités périscolaires) mais aussi de « préserver la liberté pédagogique » des enseignants. Outre le fait d’augmenter le pouvoir d’achat, d’abolir la taxe « Macron » de 10 % sur les factures d’énergie ou de revenir à une retraite à 60 ans, le parti propose d’investir dans l’Éducation nationale en revalorisant « les grilles de salaires ». À l’école, la lutte contre toutes les discriminations seront contenues dans un plan interministériel. Les postes manquants seraient « rattrapés » via une revalorisation et une meilleure reconnaissance des métiers enseignants. Le « choc des savoirs » serait également abrogé. La mixité scolaire et la diminution des effectifs par classe (pour atteindre moins que la moyenne européenne de 19 élèves) sont également des objectifs du NFP.
Un programme soutenu par l’intersyndicale, notamment en ce qui concerne les revalorisations et l’abandon du « choc des savoirs », qui souhaite également rompre avec la politique actuelle et ne tolère pas les idées de l’extrême droite.
Les propositions du RN
Le programme annonce une volonté de « restaurer l’excellence de l’école française et de la formation », via une revalorisation du métier enseignant « du recrutement à la fin de la carrière ». Durant la campagne législative, des candidats ont mentionné la volonté d’interdire le téléphone portable et de généraliser le port de l’uniforme dans les établissements scolaires. En ce qui concerne les téléphones portables, ils sont déjà interdits dans les établissements scolaires jusqu’au collège, comme le souligne Sophie Audugé, déléguée Générale de SOS Éducation. Il est à noter que tous les syndicats enseignants se sont opposés à la nomination du RN à l’Assemblée et luttent activement contre ses idées qui sont, selon eux, incompatibles avec l’inclusion et le droit à l’éducation pour tous. Un avis partagé par le CSEN qui, dans une tribune publiée le 27 juin 2024, s’oppose à « toutes formes d’exclusion scolaire ».
Les propositions d’Ensemble
Le parti présidentiel revendique avoir « augmenté depuis 2017 les salaires des professeurs des écoles (+621 € nets par mois en début de carrière) » - alors que les syndicats ne cessent de souligner la précarité enseignante - et souhaite continuer cette revalorisation. L’idée d’un « contrat parent/école » est réaffirmée, comme l’avait mentionné Gabriel Attal à plusieurs reprises. Les professeurs absents seraient remplacés « systématiquement » et l’école inclusive serait « renforcée ». À noter que ces mesures sont déjà au programme du parti présidentiel depuis plusieurs années et n’ont pas encore été concrétisées. Le « choc des savoirs » est toujours au programme du gouvernement actuel. En bref, « Ensemble pour la République » mise sur la continuité de ce qu’il mettait déjà en place.