LA CLASSE • N° 290 • 06-07/2018 •
119
Ce projet était en soi un défi : je n’avais
en effet que quelques mois, de sep-
tembre à décembre, pour que les élèves
apprennent leurs chansons et les enre-
gistrent. Cela aurait été particulièrement
complexe si leurs aptitudes vocales et
musicales m’avaient été inconnues. Je
savais cependant où j’allais, car j’avais
travaillé avec la plupart d’entre eux
l’an passé. Ma présence dans l’école a
toutefois été hebdomadaire : tous les
jeudis, je consacrais environ 1 heure à
chaque classe.
Jem’intéresse beaucoup aux musiques
dumonde, j’ai donc proposé aux élèves
un répertoire en lien avec cette thé-
matique et adapté par mes soins. J’ai
recomposé les musiques et les paroles
pour êtreauplus près de leurs attentes et
de leurs aptitudes. Ce sont de véritables
morceaux réarrangés. J’ai présenté à
chacune des classes deux ou trois chan-
sons, en tenant compte des affinités des
uns et des autres. Nous avons choisi
ensemble celle qu’ils apprendraient :
certaines sont connues comme la reprise
de
La banane
de Philippe Katerine ou
de
La marelle
de Nazaré Pereira. Ma
démarche a été différente pour les intro-
ductions : j’ai été force de propositions,
j’ai montré aux enfants ce qu’onpouvait
faire, puis je les ai laissés se débrouiller
par eux-mêmes. Au final, j’ai donné
mon avis, en leur demandant parfois
de raccourcir leur production.
Enregistrement et
accompagnement
Les répétitions se déroulaient chaque
fois de la même manière : pour com-
mencer, une préparation corporelle
(échauffements, étirements), puis des
échauffements vocaux (exercices vocaux
sous forme de jeux). Après, je répar-
tissais les enfants en fonction de leurs
voix : sopranos ou mezzo-sopranos,
et nous commencions le chant. Cet
apprentissage se déroulait selon les
besoins à l’unisson, à plusieurs voix ou
en canon. J’ajoutais parfois un temps
de découverte en lien avec des instru-
ments dumonde issus dema collection :
balafon, zenko, steel-pan, kigonki, hang,
guimbarde… voire je laissais les enfants
s’exercer aux percussions, avec des
mailloches et des poubelles plastique
que j’avais fait acheter par l’APEL. On
ne le sait pas nécessairement, mais,
pour un tout petit peu plus de 15
e
, il
est possible d’avoir un instrument de
musique convenable. Ce programme
variait néanmoins en fonction de la
capacité de concentration des jeunes
artistes. J’étais toujours attentif et prêt
à changer d’activité pour ne pas perdre
leur attention.
Les enregistrements ont été un temps fort du projet qui s’est échelonné sur les dernières séances.
« Ce projet
était en soi un
défi : je n’avais
que quelques
mois pour
que les élèves
apprennent leurs
chansons et les
enregistrent. »