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• LA CLASSE MATERNELLE • N° 299 • 05/2021

SÉLECTIONS & COMMENTAIRES

BONNES FEUILLES

par Florent Denéchère

L’aménagement des espaces est devenu

ces dernières années un sujet central, pour

lequel les classes de maternelle ont souvent

été pionnières. Trois titres complémentaires

(Méthodologie, Mise en œuvre, Gestes clés)

viennent documenter cette thématique passionnante.

Claudie Faucon Méjean

,

qui en a dirigé la rédaction, nous en dit plus sur l’un de ces ouvrages…

En quoi l’aménagement des espaces

permet-il de penser une autre école

maternelle ?

Les dispositifs traditionnels procèdent de pratiques

ancestrales héritées de l’histoire de l’école

maternelle :

« Je fais les ateliers, les regroupements,

les passages collectifs aux toilettes parce

que je l’ai vu dans toutes les classes que

j’ai visitées ! »

Or, il est nécessaire de

repenser nos fonctionnements pour

prendre en considération les besoins

des enfants (physiologiques, moteurs,

relationnels, cognitifs et sensoriels). Tant

que ses besoins ne sont pas respectés,

l’enfant n’est pas totalement disponible pour

apprendre. Et le premier levier pour y parvenir

concerne l’aménagement des espaces…

En quoi consiste l’aménagement

des espaces ?

L’enseignant pense en amont le contenu de

chaque espace, l’organise et l’adapte à l’âge

et aux besoins de chacun. L’élève dispose ainsi

d’un environnement de travail propice aux

découvertes, au renforcement de compétences

ou encore à l’entraînement. Il a le choix de

son activité, de la temporalité et la durée de sa

fréquentation dans un espace, s’il veut travailler

seul ou en groupe, avec ou sans l’adulte… Ce titre

liste les espaces possibles à mettre en place dans

les classes et donne des scénarios d’apprentissage

pour chacun d’eux. Et vous verrez que le jeu fait

partie intégrante de ces scénarios.

Quel est l’impact sur les élèves ?

Ils entrent dans l’activité de leur plein gré :

cette disponibilité est un facteur indispensable

pour une plus grande efficacité des

enseignements. Mais le point fort de ce

dispositif est, sans aucun doute, une plus

grande disponibilité des adultes pour

des interactions avec chaque élève.

Vous parlez de libre circulation…

C’est l’élève qui décide de son parcours :

que vais-je faire aujourd’hui ? Avec qui ? Est-ce

que je veux continuer à m’entraîner à l’écriture,

refaire mon puzzle ou relever un défi aux jeux de

construction ? Est-ce que j’ai besoin de m’isoler

un peu parce que je me sens fatigué ? La libre

circulation concerne aussi les adultes de la

classe : il n’y a pas d’atelier dirigé programmé

à l’avance et avec obligation pour tous les élèves

d’y « passer ». L’adulte se déplace, observe,

accompagne et, parfois, propose un temps de

travail à plusieurs élèves car il est utile à chacun.

L’atsem est également mobile et peut prendre

l’initiative d’accompagner les enfants à aller plus

loin dans telle activité, à changer d’activité ou à

se lancer dans un défi, avec ou sans son aide.

Retz, 18,20 

Aménager les espaces –

Mise en œuvre