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LA CLASSE MATERNELLE • N° 267 • 03/2018 •

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L’ ÉCOLE POS I T I VE

P A R

C H R I S T O P H E B A U D O T ,

P R O F E S S E U R D E S É C O L E S

Humeurs…

« La pierre n’a point d’espoir d’être

autre chose que pierre. Mais de

collaborer, elle s’assemble et devient

temple. »

Saint-Exupéry

On évoque souvent le

travail en équipe comme un

incontournable, même si, dans

les faits, la concertation n’est pas

toujours aisée.

Il est un sujet pour lequel

collaborer me semble à tous

égards fructueux : celui de la

compréhension de nos élèves.

Les spécialistes du décryptage

des comportements que sont

les psychologues sont toujours

de fidèles alliés.

Ils nous aident à mieux cerner

les contours des personnalités

de nos enfants-élèves.

Ils nous permettent d’éclairer les

causes des attitudes qui parfois

nous paraissent insupportables.

Ils nous aident à prendre le

nécessaire recul qu’il est parfois

si difficile d’atteindre.

Un enseignant m’a confié un jour

sa difficulté avec Mathias, un

enfant qui vivait des conditions

familiales particulièrement

difficiles avec le suicide de son

père, et dont le comportement

à la fois mutique et agressif avait

tout des symptômes autistiques.

Naturellement, cet enseignant

expliquait cette attitude par les

événements familiaux qu’il avait

vécus, et se trouvait désemparé

quant à l’attitude à adopter.

Le regard d’une psychologue

allait tout changer. Celle-ci eut

une analyse fort différente de

l’enseignant, considérant que

l’attitude éducative de la maman

semblait à l’origine des difficultés

de Mathias. Elle conseilla

à l’enseignant d’adopter une

attitude plus engagée face à cet

enfant, en lui disant : « Mathias,

je sais que tu peux me parler, je

sais que tu es un grand garçon,

et je t’écoute ». Cela eut pour

effet d’instaurer de la confiance

et de permettre à la parole de

l’enfant de se débloquer.

Nous évoquons l’aide

psychologique. On pourrait

ajouter le regard apporté

par les psychomotriciens,

les orthophonistes, les

psychomotriciens, les éducateurs,

les assistants sociaux, les

graphothérapeutes…

Dans tous les cas, c’est bien

la collaboration qui fait avancer

cette compréhension envers nos

élèves. La seule expérience ou

le simple partage d’impressions

ne saurait remplacer un regard

de spécialiste. C’est ce qui fait

la valeur des réseaux d’aides. 

Collaborer pour mieux comprendre

nos élèves

© Gilles Piel