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• LA CLASSE MATERNELLE • N° 267 • 03/2018

UNE

COMPÉTENCE

,UNE

DÉMARCHE

enfants (enbois, en fer), je propose

de les classer par mode de jeu, comme

l’y invite le programme :

« L’utilisation comparée d’instruments simples conduit

les enfants à apprécier les effets produits de manière

à regrouper les instruments dans des familles (ceux que

l’on frappe, que l’on secoue, que l’on frotte, dans lesquels

on souffle…) ».

Cette étape peut durer jusqu’à 3 séances

qu’on peut conclure par un jeu. Suivant

l’âge des enfants, chacun doit retrouver

un classement établi ensemble endépo-

sant les instruments sur la bonne table

(TPS-PS), ou se mettre d’accord pour

trouver sonpropre classement (MS-GS).

XX

TROISIÈME ÉTAPE :

LA DISCRIMINATION AUDITIVE

Cette étape vise à faire travailler l’oreille.

L’obstacle cognitif à franchir est de se

représentermentalement les sons pour

pouvoir mieux les discriminer. C’est

pourquoi je cache les instruments.

Après avoir montré, en temps collec-

tif, qu’on peut jouer à reconnaître des

instruments, j’installe un paravent et

mets à disposition une couverture

et quelques instruments. Les élèves

peuvent essayer de jouer librement

pendant des temps de pause, dans un

endroit calme de la classe voire dans

une pièce attenante. Ils s’amusent à se

cacher derrière le paravent, ou à cacher

sous la couverture les instruments pour

les faire reconnaître par un autre.

Quelques jours après, j’organise des

jeux de Kim, avant de laisser à nouveau

les instruments en libre accès.

Cette troisième étape concerne la

reconnaissance d’instruments de

musique, mais on peut reproduire les

mêmes exercices avec des bruits et

sons familiers, particulièrement avec

les plus jeunes. Il s’agit alors d’un travail

de discrimination auditive visant les

prémices de la phonologie.

XX

QUATRIÈME ÉTAPE :

L’ÉCOUTE DES INSTRUMENTS

C’est un moment fort pour les enfants

que de découvrir d’autres instruments

qui, de surcroît, sont réels. Je demande à

un professeur demusique de venir faire

une démonstration en jouant devant les

élèves. C’est aussi à cette période que

j’organise une sortie pour écouter et

voir un spectacle musical.

L’écoute de fichiers audio accompa-

gnés d’images est aussi, en filigrane, un

moment quotidien qui vient compléter

la reconnaissance des instruments. Il se

situe à des moments collectifs où les

enfants ont besoinde calme et de repos.

MONAVIS

L’importance des images mentales, mêmes auditives

La discrimination auditive est à l’image d’autres compé-

tences à développer : les représentations mentales y

jouent un grand rôle. Le véritable apprentissage passe

par des images mentales solides et stables. Sans cette

attention cognitive à ce qui est invisible car « dans la

tête », il y a fort à parier que l’apprentissage recherché

parte en fumée.

C’est pourquoi l’acquisition de compétences doit viser

l’élaboration de ces images mentales qui passent d’abord

par une bonne connaissance des obstacles cognitifs

rencontrés par les apprenants. Les activités qui cachent

les objets d’apprentissage (ici les instruments ou les sons,

ailleurs les mots, les quantités…) obligent le « cognitif » à

prendre le relais du simple perceptif. Le fait de « cacher »

est souvent un bon catalyseur pour l’activité mentale.

Cela va à l’encontre de l’idée reçue que, pour apprendre,

il faudrait tout montrer.