Une nouvelle tribune contre les nouveaux programmes des cycles 1 et 2

Publié le 08 avril 2025 par Loris
Une nouvelle tribune contre les nouveaux programmes des cycles 1 et 2

Le 12 mars, une intersyndicale et des associations ont publié une tribune en ligne pour dénoncer les nouveaux programmes qui « nient l'expertise des professeurs », et sont « impossibles à mettre en oeuvre sans exclure une majorité d'élèves ». 

Publiés au Bulletin officiel du 31 octobre 2024, les nouveaux programmes des cycles 1 et 2 devraient être appliqués dès la rentrée 2025. « Ces changements incessants de programmes ne répondent pas aux enjeux et sont source d’épuisement pour les professionnel·les qui se retrouvent déstabilisé·es par des ordres et des contre ordres qui font perdre le sens du métier »,  déclarent les organisations syndicales et des associations*. Le « choc des savoirs » dans lequel s'inscrivent ces changements, ne convient toujours pas aux principaux concernés. En juin 2024, les syndicats enseignants ont déjà publié une tribune similaire, et réitèrent leurs propos.

Des programmes non inclusifs

Le ministère mise sur les « fondamentaux », à savoir le français et les mathématiques, pour « relever le niveau » des élèves. Pour les signataires de la tribune, ces programmes sont « beaucoup plus contraignants » et « déroulent une conception mécaniste des apprentissages, avec des objectifs à atteindre fixés à chaque âge, comme si tous les enfants apprenaient à parler, lire, écrire et compter ou à résoudre des problèmes au même moment ». Or, il s'agit de s'adapter au rythme de chaque élève, et de prendre en compte les difficultés ou besoins particuliers de chacun. Les enfants « les plus fragiles se retrouveront en difficulté dès le plus jeune âge car ils ne correspondent pas à l'élève type théorique pris comme norme universelle », dénoncent les signataires. 

Les personnels laissés pour compte

Si les objectifs du ministère sont d'améliorer les « scores » des élèves lors des évaluations nationales ou internationales, cette méthode est largement critiquée par les organisations syndicales et associations. « Les nouveaux programmes brident les choix didactiques et pédagogiques des équipes enseignantes, nient leur expertise et transforment les professeur·es des écoles en de simples exécutant·es de programmes livrés clés en main », écrivent-elles. De leur point de vue, ce dont l'École a besoin, ce ne sont pas de nouveaux programmes, mais « d'une diminution du nombre d'élèves par classe, ce qui passe par le recrutement de professeur·es des écoles ». 

*(FSU-SNUipp – SE Unsa – CFDT EFRP – CGT Éduc’Action – SUD Éducation – AGEEM – ANCP – AFEF – APMEP – ICEM – GFEN) 

 

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