Après plusieurs ajustements, le programme d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est publié au Bulletin officiel du 6 février 2025. Des associations, syndicats et enseignants le jugent toujours insuffisant.
Il est enfin là ! Le programme EVARS, initié par Pap Ndiaye en 2023, repris par Anne Genetet et publié sous Élisabeth Borne doit permettre d'assurer l'effectivité des trois séances annuelles obligatoires d'éducation à la sexualité. Le principal objectif est de renforcer l'égalité filles-garçons et la « lutte contre toutes les formes de discriminations liées à l'identité de genre ou l'orientation sexuelle ». C'est aussi l'occasion d'aborder la notion de consentement en classe, en vue de lutter contre les violences sexistes et sexuelles. De manière générale, le programme vise à « éduquer à la vie affective et relationnelle » pour l'école maternelle et élémentaire, puis aborde la « sexualité » dans le second degré.
Le programme en maternelle
Avant 4 ans, l'enfant doit apprendre à « connaître son corps », comprendre ce qu'est l'intimité, apprendre à « exprimer son accord ou son refus et envisager à respecter un refus ». Les plus petits devront aussi « appréhender et comprendre l'égalité entre les filles et les garçons », sans oublier la liberté d'être soi-même.
À partir de 4 ans, en plus de « connaître son corps », l'enfant identifiera des émotions, mais aussi ce qu'est une « personne de confiance (adulte, enfant) » pour faire appel à elle en cas de besoin. Une fois l'égalité filles-garçons comprise, il s'agira de la vivre et de découvrir les différentes structures familiales et de les respecter.
À partir de 5 ans, l'apprentissage du corps et des émotions sera joint à celui des sensations. Les élèves apprendront à « identifier différents types de sentiments dans leur relation aux autres », et découvriront les ressemblances/différences qu'ils entretiennent avec eux, de sorte à respecter et être respectés.
À noter que toutes ces notions doivent être acquises par les élèves à travers les 3 séances (au moins) par an consacrées à l'éducation à la vie affective et relationnelle. Certaines peuvent être abordées plus tôt si les notions précédentes sont acquises par la classe.
Le programme en élémentaire
Les CP poursuivront l'apprentissage de leur corps et de l'intimité. La « diversité des émotions et des sentiments », qu'il s'agisse des siens ou ceux des autres, sera abordée, de même que l'appartenance à une famille et à la nature.
Les CE1 apprendront ce que ce signifie « grandir », avoir une « bonne connaissance et estime de soi », et comment « protéger son intimité ». Toutes les dimensions des relations humaines seront étudiées, ainsi que les moyens de promouvoir des relations égalitaires dépourvues de discriminations.
En CE2, il s'agira de se sentir « bien dans son corps » et d'en prendre soin. La notion de consentement sera explicitement étudiée : comment le « solliciter, l'exprimer, puis accepter et respecter » un éventuel « refus ». Les droits des élèves feront l'objet d'un cours.
Les CM1 apprendront à reconnaître les changements de leur corps. Ils apprendront à « développer des relations constructives » et à « repérer les situations de harcèlement », en continuant de lutter contre les stéréotypes.
Les CM2 pourront comprendre les « changements de leur corps » mais aussi de « celui des autres ». Pour se « protéger des violences sexistes et sexuelles », il s'agira de leur enseigner comment « les repérer » et à « promouvoir des relations positives ». Enfin, les risques liés à l'usage du numérique et d'Internet seront abordés.
Chaque notion s'accompagne d'exemples et de propositions pour les mettre en place en classe. Évidemment, chacun·e est libre de mettre en place les activités de son choix, voire d'ajouter des précisions pour certaines notions.
Des formations et ressources
Pour sa mise en place, les référents académiques et les cadres devront suivre un séminaire de formation organisé début mars à Paris.
Par académie, des ateliers de formation « pour deux à trois personnes par circonscription » seront organisés. La Dgesco prévoit un parcours d'auto-formation, qui sera accessible sur la plateforme magistère. Les personnels volontaires pourront suivre des journées de formation renforcée.
Le ministère a annoncé la publication de « ressources pour soutenir la mise en oeuvre de ce programme », soit « un livret par niveau » qui « contiendra des propositions de trois séances spécifiques, ainsi que des exemples de séances en lien avec les enseignements disciplinaires ».