
Pour protester contre la suppression des décharges d'enseignement annoncée par l'académie de Paris fin février, les directrices et directeurs d'école parisiennes appellent à faire grève ce mardi 11 mars.
Le 11 février, 500 membres de la communauté éducative s'étaient rassemblés devant le rectorat pour dénoncer les fermetures de classes et les suppressions de postes enseignants. Un mois plus tard, c'est au tour des directrices et directeurs d'écoles parisiennes de faire grève et de dénoncer les décisions académiques. Le 27 février, Élisabeth Borne a annoncé le lancement d'une concertation « afin de déterminer un régime de décharge d'enseignement des directrices et directeurs d'écoles publiques de Paris conforme à la réglementation ».
De quoi est-il question ?
Depuis 1982, les directrices et directeurs d'écoles publiques parisiennes sont déchargés de leurs fonctions d'enseignement. Une décision justifiée par la charge administrative de la direction d'au moins 5 classes à Paris, alors que la décharge ne s'applique qu'à partir de 13 classes pour le reste de la France. Jusqu'en 2019, la Ville remboursait à l'État « le montant de la différence entre le régime de décharge d'enseignement prévu par les textes et le régime dérogatoire appliqué à Paris ». Pour des raisons budgétaires, les paiements ont cessé. En 2024, la Cour des comptes s'est saisie du dossier. En septembre, elle a demandé à l'État de « mettre fin dans les plus brefs délais à ce dispositif dérogatoire dépourvu de base légale ou réglementaire, qui fait peser sur le ministère une charge budgétaire indue et entraîne une rupture d'égalité vis-à-vis des communes n'en bénéficiant pas ». Les résultats de la concertation sont prévus pour fin avril.
Une décision contestée
À l'annonce de la concertation, Anne Hidalgo, maire de Paris, a plaidé en faveur du régime « parce que les directeurs d'école font un travail administratif très lourd, qu'ils ne pourraient pas faire dans les mêmes conditions s'ils n'étaient pas déchargés ». Après s'être réunis, les 180 directrices et directeurs d'école ont déclaré que « le régime actuel de décharges n’est ni un privilège, ni une exception injustifiée, mais un impératif pour le bon fonctionnement des écoles de la capitale ». Mardi 11 mars sera synonyme de grève pour ces membres de la communauté éducative, qui contestent la décision du gouvernement.