Depuis plusieurs semaines, les syndicats manquent à l’appel aux réunions organisées avec le ministère. Le dialogue entre les deux acteurs est rompu, les premiers dénoncent un manque d’accès aux documents officiels, les autres désapprouvent ces absences à répétition.
Après les annonces sur la réforme de la formation initiale des enseignants du 5 avril 2024, le ministère de l’Éducation nationale devait accueillir les syndicats 20 jours plus tard. Le 24 avril, dans un mail, l’ensemble des syndicats éducatifs a indiqué à Nicole Belloubet qu’il ne participerait pas aux réunions prévues. En cause : « la méthode employée par le ministère, bien peu respectueuse du dialogue social et de nos organisations », indique l’intersyndicale.
Motus et bouche cousue
Les syndicats aimeraient discuter des différentes réformes, mais ils affirment n’avoir accès à « aucun document de travail » pour construire un dialogue cohérent, notamment en ce qui concerne la réforme de la formation initiale. Avant de pouvoir établir des échanges, les syndicats demandent une « présentation générale de la réforme et des arbitrages retenus avant que les groupes de travail ne soient organisés ». Autre problème : le calendrier. Les réformes sont prévues pour la rentrée prochaine, alors que les différents acteurs de l’Éducation n’auront peut-être pas eu le temps d’en discuter convenablement d’ici-là.
L’histoire se répète
« Nos organisations FSU, Unsa-Éducation, FNEC-FP-FO, Sgen-CFDT, CGT Educ’action et SUD-Éducation ne participeront pas à la réunion de ce jour dans le cadre de la ‘‘grande concertation sur l’autorité à l’École’’ » annonce une intersyndicale dans un communiqué publié le 15 mai 2024, à la suite de la grève du 14 mai. Une fois encore, c’est « un cadre de discussions très contraint sur le temps » et « complètement verrouillé sur le fond, puisque ces mesures ont déjà été annoncées par le Premier ministre », qui est dénoncé par les syndicats.
Ce blocage du dialogue entre les syndicats et le ministère rend compte des différences entre les attentes des premiers et les décisions prises par les seconds.
Le samedi 25 mai, les personnels sont appelés à faire grève en compagnie des parents d’élèves pour dénoncer les conditions de travail dégradées, la mise en place des groupes de niveaux et la concertation sur l’autorité à l’école.