Mis en place à la rentrée 2023, le pacte enseignant divise toujours. Gabriel Attal a annoncé le 28 septembre sur TF1 qu’un « enseignant sur quatre » s’était engagé dans le pacte. Pour les syndicats enseignants, le pacte c’est toujours « non ».
« À l’heure où je vous parle, c’est un enseignant sur quatre qui s’est engagé dans le pacte, un sur trois en collège et en lycée professionnel », affirme Gabriel Attal au micro de TF1 le 28 septembre. Mis en place le 27 juillet dernier, ce contrat synonyme de missions complémentaires à réaliser par les professeurs a reçu son lot de critiques. Le Snes-Fsu avait résumé le pacte en une formule : « travailler plus pour s’épuiser plus »
« Il y a une allergie collective au pacte »
Deux semaines plus tôt, le SNPDEN-Unsa (Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale - Union nationale des syndicats autonomes) révélait les résultats d’une enquête à ce sujet. Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du syndicat, affirme que « seules 23 % des briques de pactes ont été absorbées en moyenne dans chaque établissement ». Pour lui, le pacte est un « dispositif mal né, mal nommé et dont la communication et l’entrée en matière ont été mauvaises, avec un amalgame entre l’annonce d’une revalorisation et ce dispositif qui n’en est pas une, mais qui a été englobé dans un dispositif de revalorisation ».
La question des remplacements
L’un des principaux objectifs du pacte était d’améliorer le remplacement des professeurs absents, mais il semble faillir à sa mission. Le secrétaire général du SNPDEN-Unsa rappelle qu’il « manque au moins un enseignant dans 58 % des établissements que nous avons interrogés ». Sur la question du remplacement de courte durée (RCD), Bruno Bobkiewicz souligne que les « professeurs veulent bien continuer à effectuer des RCD, mais pas dans le cadre du pacte ». Aussi, un enseignant ayant dû s’absenter durant l’année ne peut pas rattraper sa propre absence dans le cadre du pacte. Cette impossibilité participe à l’échec du dispositif, selon le secrétaire général.
Si les directeurs et directrices d’établissement ont pu ressentir une certaine pression vis-à-vis du pacte, le ministre de l’Éducation nationale souhaite les rassurer. « Nous ne fonctionnerons pas avec une approche où nous fixerions depuis Paris ou depuis les DSDEN un pourcentage de pacte à atteindre ou un taux de RCD souhaité à telle ou telle date établissement par établissement », explique-t-il.
Pour le moment, le pacte ne parvient pas à convaincre les enseignants et les résultats sont en-deçà des attentes du gouvernement.