Le 21 septembre 2024, Michel Barnier a annoncé la composition de son gouvernement. Anne Genetet remplace Nicole Belloubet à l’Éducation. Le 23 septembre, elle a appelé à la stabilité. Une posture qui ne fait pas l’unanimité.
Syndicats inquiets, revirement à droite toute pour le gouvernement, continuité de la politique en place : les questions soulevées par la nomination d’Anne Genetet au ministère de l’Éducation nationale sont nombreuses.
Qui est Anne Genetet ?
La députée « Ensemble pour la République » est médecin, diplômée de l’université Paris Cité et titulaire d’un diplôme « journalisme médical et communication ». Si toute sa carrière se fonde sur la santé et la communication, en passant par la Croix Rouge, la rédaction d’Impact Médecin ou encore l’agence Scorpion Communication, une question demeure : pourquoi l’avoir placée à l’Éducation ?
Une figure illégitime ?
« Anne Genetet est une personne qui n’est pas connue pour des prises de position très identifiées sur l’éducation » souligne Catherine Nave-Bekhti. La secrétaire générale de la CFDT Education à l’AFP craint également que la ministre agisse sous l’influence de Gabriel Attal. La principale concernée se défend en mentionnant son « arrière-grand-mère », sa « grand-mère » mais aussi sa « belle-mère qui furent toutes AESH, professeures, directrices d'écoles ». Une explication qui n’a pas convaincu Jean-Rémi Girard, président du Snalc : « ce n'est pas parce que ma mère était avocate que j'ai des compétences juridiques », réagit-t-il. Pour le Snuipp-FSU, Anne Genetet est « une ministre qui ne connait pas l’école ».
Pas de changement à l’horizon
La nouvelle ministre s’inscrit dans la lignée de Nicole Belloubet et de Gabriel Attal, en mettant l’excellence et l’idéal républicain au centre de son discours prononcé le 23 septembre lors de la cérémonie de passation des pouvoirs. « Forger des républicains, bâtir des destins, apporter du bonheur » sont les « défis de l’école » évoqués par Anne Genetet à cette occasion. Miser sur la « réussite de tous les élèves », en faire des « citoyens accomplis » et bâtir une « unité républicaine », c’était aussi l’objectif de Gabriel Attal. La ministre de l’Éducation l’a d’ailleurs assuré : « le navire ne changera pas de cap », alors que tous les syndicats appellent à l’abandon du « choc des savoirs » et de plusieurs réformes soutenues par le gouvernement en place.