Interrogé par Têtu, magazine à destination de la communauté LGBTQ+, Pap Ndiaye a annoncé la mise en place, le 17 mai, d’une campagne de sensibilisation contre les discriminations que subissent les jeunes LGBT+ à l’école.
Le 18 janvier dernier, Pap Ndiaye avait annoncé avec émotion au Sénat la mise en place « dans chaque académie » de « groupes de sensibilisation, de prévention et d’action contre les LGBTphobies » (voir notre article à ce sujet). Pour lutter contre les discriminations que les élèves LGBT+ vivent au quotidien à l’école, ce qui est observable dès l’école primaire, le gouvernement compte mettre en place une campagne de sensibilisation. Elle aurait lieu à l’occasion de la journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, le 17 mai.
Dans la « Minute Pap », sur Twitter, le ministre de l’Éducation précise la création « d’un observatoire LGBT dans chaque académie, pour former et pour sensibiliser » à ce sujet. Des « adultes référents » seront « spécifiquement formés » afin d’accompagner les élèves.
Les discriminations vécues par les jeunes LGBT+ ne sont plus à démontrer, comme le rappelle Pap Ndiaye : « Nous savons que par rapport aux élèves hétérosexuels, les élèves gays et lesbiennes ont quatre fois plus de risques de faire une tentative de suicide, quand c’est onze fois plus pour les jeunes transgenres. Nous devons améliorer leur accueil en s’attaquant encore plus fortement aux situations de moqueries, de violences et de harcèlement ». Raison pour laquelle le ministre souhaite « faire un effort dans les programmes, dans la manière dont les sociabilités scolaires se passent ». Il rappelle qu’« une école accueillante pour les élèves LGBT l’est pour tout le monde ».
L’association SOS Homophobie, qui lutte contre toutes les discriminations à l’encontre des LGBT+, met en ligne chaque année un rapport à ce sujet. Lucile Jomat, présidente de l’association, interrogée par France Info, rappelle l’importance de ces actions : « il y a clairement urgence à agir. On l'a vu avec le petit Lucas. Mais il y a également beaucoup de jeunes qui sont en souffrance dans les établissements scolaires. Il ne faut pas les oublier et il faut vraiment qu'on agisse pour que ça s'arrête. Cela veut dire sensibiliser aux stéréotypes et sensibiliser à la lutte contre les LGBTphobies ».
À cet effet, « il faut donner des informations, des clés, à la fois aux jeunes, mais également aux encadrants, aux professeurs, à tout le personnel de l'Education nationale », explique-t-elle.
Des ressources sont déjà disponibles sur les sites des associations, ou sur le site du ministère, pour lutter contre les LGBTphobies, et les définitions relatives à ces questions sont toutes expliquées par SOS Homophobie sur ce lien.
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