Sur les réseaux sociaux, plusieurs enseignants et parents dénoncent l’apparition d’un jeu homophobe dans les cours de récréation. L’homosexualité est alors associée à une tare, à la honte, et fait perdurer les discriminations dès l’école.
Depuis la rentrée, sur X, ex-twitter, des enseignants et des parents dénoncent ce nouveau « jeu » à la mode : « le premier qui bouge est gay ». Une enseignante affirme même que le jeu a gagné les cours des écoles primaires, ne se cantonnant plus au collège. Un « défi » venu tout droit de TikTok et de l’homophobie ordinaire. Le principe est simple : quelqu’un prononce la phrase et la première personne qui ne reste pas immobile a perdu. Comprendre ici que le fait d’être gay est synonyme d’être un « looser », « nul », et que c’est « la honte ».
Des jeux pas si innocents
Si des parents d’élèves prennent le temps d’expliquer à leurs enfants en quoi le jeu est problématique, la plupart n’ont même pas eu vent de son existence. Les enseignants, de leur côté, sont désabusés et ne savent plus comment lutter contre ces « tendances TikTok ». L’association Stop Homophobie a dénoncé le « message toxique » véhiculé par ce « jeu » qui « stigmatise l’homosexualité en la transformant en insulte ». Interrogés par des collègues journalistes, les enfants expliquent que tout le monde joue, que « c’est juste pour rigoler », mais d’autres témoignent aussi d’insultes qui se répètent à cause du jeu.
La nécessité d’éduquer
« L’homophobie n’est pas un jeu, c’est un délit », avait réagi Anne Genetet, ministre de l’Éducation démissionnaire, rappelant l’importance d’éduquer les enfants à la vie affective, relationnelle et à la sexualité, notamment via le programme Evars. Souvent, ce sont les garçons qui en sont à l’origine, en vue de ne surtout pas être associés aux hommes homosexuels, perçus comme des « sous-hommes » ou des « faibles ». Un rappel à l’éducation de l’égalité entre les genres et des luttes contre les stéréotypes.
Contre les LGBTphobies, plusieurs ressources sont disponibles ici. Des guides « ici on peut être soi » et « une école bienveillante face aux situations de mal-être des élèves » sont aussi proposés par le ministère.
Un kit pour éduquer à l’homophobie aux trois cycles de l’école primaire a été conçu par le Snuipp-FSU.
Pour rappeler l’égalité à l’école, d’autres ressources sont également disponibles.