Le 18 janvier, Pap Ndiaye a annoncé au Sénat la mise en place « dans chaque académie » de « groupes de sensibilisation, de prévention, d’action contre les LGBTphobies ». Le collectif de syndicat qui se bat contre ces discriminations demande un « plan ambitieux » de la part du gouvernement.
Au Sénat, mercredi après-midi, Mélanie Vogel, députée EELV (Europe Écologie Les Verts), a interpellé l’assemblée à travers un discours poignant : « Pourquoi, encore aujourd'hui, un gamin homosexuel en arrive-t-il à se suicider en France ? Parce que, et je sais de quoi je parle, il n'envisage qu'une vie de moqueries, de rejet, d'exclusion et de haine - et, à la fin, pas de vie du tout ».
Le ministre de l’Éducation nationale lui a répondu et a mentionné avec émotion le suicide de Lucas, collégien de 13 ans qui était victime d’homophobie et de harcèlement scolaire. « Quand un enfant met fin à ses jours, il n’y a pas de mots pour dire l’émotion, le chagrin, la douleur, il n’y a pas de mots », a-t-il formulé avec difficulté.
Il a rappelé que « l’orientation sexuelle est souvent un point d’appui des auteurs de harcèlement. Il en est de même pour d’autres caractéristiques, comme l’apparence physique, l’origine, la condition sociale », avant d’annoncer qu’il a « décidé que dans chaque académie devaient être généralisés des groupes de sensibilisation, de prévention et d’action contre les LGBTphobies ». Ces groupes font partie du programme pHARe (plan contre le harcèlement scolaire à l’école). Ce dernier a été expérimenté dans six académies et a donné « de bons résultats » selon Pap Ndiaye.
Il a précisé que « la lutte contre l'homophobie passe notamment par l'éducation à la sexualité. Reconnaissons que ces enseignements ne sont pas correctement assurés aujourd'hui ».
Quelques doutes persistent vis-à-vis de l’efficacité des mesures mises en place par le gouvernement, car comme l’a rappelé Jean Hingray, membre de l’Union Centriste, le programme pHARe « est appliqué dans le collège de Lucas ».
Le collectif de syndicats (FSU, Unsa, CGT, CFDT, SUD) contre les LGBTphobies assure, quant à lui, qu’« une campagne de sensibilisation contre les LGBTIphobies doit être diffusée de façon massive, dans tous les établissements scolaires », il demande également « la création et la promotion de supports pédagogiques utilisables dans de nombreux enseignements et à travers des projets d’établissements ». Les organisations souhaitent que, dans chaque établissement scolaire, des « référents formés sur les LGBTIphobies » soient présents.
Quelques ressources du gouvernement contre l'homophobie et la transphobie à l'école : sur Eduscol, la campagne "ça suffit", et un guide face au mal-être des élèves
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