Le 5 décembre, après une mobilisation « choc des savoirs » et la publication des résultats de l’étude Pisa, Gabriel Attal a annoncé de nouvelles mesures afin d’élever le niveau à l’école. Certaines d’entre elles seront effectives dès la rentrée 2024.
« C’est avec les professeurs, par les professeurs, grâce aux professeurs, que nous relèverons le défi de l’élévation du niveau », écrit Gabriel Attal, le 5 décembre, dans une lettre adressée à tous les membres de la communauté éducative.
Du jamais-vu
Les résultats sont tombés comme un coup de massue. Cette année, dans le cadre de l’étude Pisa qui évalue le niveau des élèves des pays de l’OCDE, la France est 23e sur 38 pays. Les résultats français sont « parmi les plus bas jamais mesurés » de l’Hexagone. Compréhension de l’écrit, mathématiques, sciences, toutes ces matières posent des difficultés aux élèves. Ce qui a motivé, entre autres, la réaction du ministre de l’Éducation nationale.
« Pour chaque élève, des choses concrètes vont changer » (Gabriel Attal)
Au sujet du redoublement des élèves, ce seront les professeurs « qui auront le dernier mot », explique Gabriel Attal, qui souhaite que « la place centrale » des professeurs dans l’élévation du niveau des élèves soit « mieux reconnue ». À cela s’ajoutent « de nouveaux programmes » qui « s’appliqueront à l’école primaire, à commencer, dès septembre prochain, par les classes de la maternelle au CE2 ». Programmes qui sont formulés selon deux principes : « la simplification » et « la clarification ». Cela passe notamment par « l’intégration d’objectifs annuels (…) et le choix clair de la pédagogie explicite ». Pour ce qui est des mathématiques, « la révision des programmes de l’école primaire nous permettra d’adopter progressivement la méthode de Singapour, anticipant par exemple l’apprentissage des fractions et des nombres décimaux dès la classe de CE1 », précise Gabriel Attal.
60 % des élèves de CP ne disposent pas de manuels scolaires, selon le ministre de l’Éducation nationale, ce qui sera résolu par le financement de l’État. Celui-ci compte acheter « des manuels scolaires en lecture et mathématiques » pour les « élèves de CP et de CE1 », qui devraient être disponibles dès la rentrée 2024.
Les partis de gauche comme de droite critiquent les mesures annoncées par le ministre. LR salue les avancées mais « peine à voir les moyens que compte engager le ministre » (Alexandre Porter), alors que LFI estime que la refonte des programmes « complique la vie des équipes éducatives et perturbe les enseignants » (Paul Vannier). Côté RN, le député Roger Chudeau « regrette l’allègement des programmes quand nos enfants savent déjà si peu de choses ». Le parti communiste et la gauche socialiste s’inquiètent de voir les redoublements remis sur le devant de la scène, alors qu’ils ne constituent pas « un bon remède pour améliorer le niveau des élèves » (Yannick Trigance).