À l’occasion de la Journée Internationale de l’éducation du 24 janvier 2023, l’Unicef France a publié des communiqués sur l’état de la « crise des apprentissages à l’école » dans le monde. Les inégalités « persistent dans de nombreux pays », ce qui inquiète l’organisation.
Si l’éducation « est un droit pour chaque enfant, elle est aussi sa meilleure chance de réussite dans une vie qu’il pourra choisir », explique l’Unicef. Cependant, « 244 millions d’enfants en sont privés » à travers le monde.
Adeline Hazan, présidente de l’Unicef France, « appelle à agir d’urgence pour sauver les générations futures ». Elle ajoute que « sans action urgente, cette crise se transformera en catastrophe générationnelle ».
Alors que la « pauvreté mondiale en termes d’apprentissage était déjà en train d’augmenter » entre 2015 et 2019, la crise sanitaire du Covid-19 a aggravé cette situation, et la reprise post-covid n’a rien arrangé.
Le constat d’un apprentissage en crise
En France, « les évaluations nationales des élèves de 6e à la rentrée 2022, auprès d’élèves qui ont donc connu l’école à la maison lorsqu’ils étaient à l’école primaire, montrent qu’un élève sur 4 a des difficultés de lecture en 6e ». Tous les élèves ont été touchés par la crise et les confinements, ce qui a créé des lacunes pour beaucoup d’entre eux. Or, l’apprentissage de la lecture est fondamental.
Les enfants qui sont issus de « milieux défavorisés » ou qui vivent dans des « pays à revenu faible et intermédiaire » sont dans une situation d’extrême difficulté. « Dans ces régions, le taux moyen des enfants qui ne peuvent ni lire ni comprendre un texte simple à dix ans était de 57 % en 2019. Aujourd’hui, on estime qu’il s’élève à 70 % », explique l’Unicef.
L’Unicef propose un plan (RAPID), pour « la relance et l’accélération de l’apprentissage » :
- « ramener et garder tous les enfants à l’école ;
- apprécier le niveau d’apprentissage à l’aide d’évaluations régulières ;
- privilégier l’enseignement des notions de base et des concepts fondamentaux ;
- intensifier l’efficacité de l’enseignement y compris par les cours de rattrapage ;
- développer la santé psychosociale et le bien-être des enfants ».
« Les crises n’ont pas de frontières et nos réponses doivent être collectives », insiste Adeline Hazan. C’est pourquoi l’Unicef appelle la France à agir et à « faire sien » le plan RAPID.
Pour la Journée internationale de l’éducation, le festival « LearningPlanet », à qui s’associe l’Unicef, organise des conférences, des ateliers et des actions de sensibilisation autour des inégalités vécues par les élèves dans le monde. Tout est accessible gratuitement sur son site.
D’autres organisations réagissent
Le Secrétaire général de l’Onu, António Guterres, s’est lui aussi exprimé sur le sujet : « J'appelle les autorités de facto en Afghanistan en particulier à annuler l'interdiction scandaleuse et autodestructrice d'accès à l'enseignement secondaire et supérieur pour les filles ». L’Unesco, a, quant à elle, « dédié la Journée internationale de l'éducation à toutes les filles et femmes d'Afghanistan qui se sont vu refuser le droit d'apprendre, d'étudier et d'enseigner ».
Les organisations attendent des réactions des gouvernements, afin de lutter contre la précarité des élèves et la crise mondiale de l’apprentissage.
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