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• LA CLASSE • N° 331 • 09/2022
AU CŒUR DU MÉTIER
MA VIE D’INSTIT
par Mathieu Laborde
du moment où un enfant marche pour la première
fois que de l’année où il apprend à lire ! Je crois que
j’avais aussi besoin de reconnaissance, d’apporterma
valeur ajoutée dans cemétier souvent peu considéré.
Alors que de nombreux
enseignants partagent ton point
de vue, comment arrives-tu,
justement, à trouver cette
reconnaissance ?
Je la trouve en échange de l’aide que
je peux apporter, par exemple, aux
parents d’élèves pour les devoirs, les
conseils que je peux leur donner. Ils
sont reconnaissants de mon accom-
pagnement auprès de leur enfant, de la
différenciation que je propose dansma classe flexible.
Ils voient aussi que j’essaie de respecter au mieux le
rythme de leur enfant, ses besoins essentiels comme
la possibilité de bouger, de se lever, de changer de
place, de travailler au sol pour certaines activités…
Je trouve qu’en CP, les parents témoignent vraiment
davantage leur reconnaissance verbalement, et cela
fait du bien !
◗
Après avoir exercé quelques années en CE2,
Jolène
s’est lancé le défi d’enseigner
en CP, en travaillant dans un système de classe flexible ! Elle nous explique les
raisons pour lesquelles elle intervient sur ce niveau depuis plusieurs années,
et pourquoi elle l’adore.
Peux-tu présenter ton parcours ?
Cela peut paraître un peu cliché, mais je dirais que
j’ai toujours voulu êtremaîtresse ! J’ai obtenu un bac-
calauréat littéraire, puis une licence de géographie
avant d’intégrer l’IUFM en 2005 pour
ma formation de professeur des écoles.
Après avoir réussi le concours, j’ai été
nommée en classe de CE1-CE2, puis
j’ai travaillé plusieurs années en CE2, un
niveau que j’ai trouvé très agréable ! Par
la suite, j’ai eu envie d’un nouveau défi.
J’avais beaucoupd’admiration pour une
de mes collègues qui travaillait en CP.
J’ai choisi de sauter le pas, je voulais
absolument tenter cette expérience !
Pour moi, en élémentaire, il y a le CP
et le reste. Petit à petit, j’ai eu envie de changer les
choses car un fonctionnement traditionnel en classe
entière ne me convenait plus. J’ai découvert la classe
flexible sur le blog de maîtresse Aurel. J’ai observé, je
me suis questionnée et je me suis lancée ! J’ai donc
commencé à travailler en demi-classe et à introduire
de l’autonomie, et c’est vraiment intéressant. Depuis
5 ans, je tâtonne, j’expérimente, je me forme aussi
par les nombreux échanges de pratiques avec des
collègues sur Instagram !
Pourquoi, selon toi, en élémentaire, il y a
le CP et le reste ?
En CP, les élèves apprennent à lire et à écrire, c’est une
étape essentielle. Pourmoi, on se rappelle tout autant
« En élémentaire, il y a le CP
et le reste »
© DR