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À PART ÇA…
MA VIE D’INSTIT
par Florent Denéchère
LA CLASSE • N° 316 • 02/2021 •
121
par classe à gérer. Les situations de crises sont, à
certaines périodes de l’année, notre quotidien. Et
nous nous serrons les coudes pour faire front. Nous
organisons des répartitions pour
certains élèves qui naviguent entre
deux classes pour soulager la classe
d’accueil et permettre à l’enfant de
souffler ailleurs.
Tu évoques la classe
d’accueil. De quoi s’agit-il ?
Lorsqu’un enfant craque trop sou-
vent dans sa classe, on lui aménage
un planning particulier. Il va alors
être accueilli dans sa propre classe
la plupart du temps mais aussi dans
une autre classe à d’autresmoments.
Cela peut être n’importe laquelle : la décision se
fait entre nous, suivant le profil de l’élève (certains
profils cadrent mieux avec certaines personnalités),
le niveau (parfois, on va chercher la même classe
d’âge, au contraire parfois il faut retirer les « spec-
tateurs » pour que l’enfant s’apaise et on le mettra
avec des plus grands ou des plus petits), et puis en
fonction des difficultés propres à chaque classe (si
une classe a du mal à fonctionner, on ne rajoute pas
de complexité). Et enfin, l’enseignant qui accueille
doit être volontaire.
◗
→
Retrouvez l’interview intégrale de Mandy
sur
www.laclasse.frEnseignante dans une école de Rep,
Mandy
vit sa profession comme
un engagement au service de tous. Comment faire pour avancer malgré
les difficultés, la violence et le manque de moyens ?
« Les réponses sont
collectives »
, affirme notre jeune collègue !
Un mot sur l’établissement ?
Nous sommes dans une école neuve, après environ
trois ans passés dans des préfabriqués ! C’est vrai-
ment chouette de travailler dans
une école propre, neuve et avec du
bonmatériel. Nous avons des TNI et
des ateliers attenants pour chaque
classe. Le point négatif : la cour est
minuscule et toute bétonnée.
Et au niveau de l’équipe ?
Est-elle stable ?
Tous les enseignants de l’école sont
top. Chacun a sa façon de travailler
mais nous avons créé une dyna-
mique commune. L’avantage d’être
dans une école neuve, c’est qu’il
a fallu s’inventer et lui donner une image. Nous
avons tout créé conjointement : le projet d’école,
les progressions, les projets de cycles, de classe. Et
ça, c’est vraiment génial. Nous avons réellement une
approche collective dans notre gestion. Heureuse-
ment, l’équipe est stable. Nous sommes presque
tous là depuis l’ouverture de l’école. Et nous passons
beaucoup, beaucoup de temps ensemble. Presque
tout le monde arrive en avance et mange à l’école
entre midi et deux. Le goûter de fin de journée où
nous évacuons la pression est un rituel que nous
n’abandonnons pas !
Et les élèves ?
Ils sont très compliqués dans notre école. Nous avons
deux à trois élèves très durs (crises, coups, violence)
Mandy et la classe d’accueil
© Charlotte Moreau