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• LA CLASSE • N° 316 • 02/2021
Les enfants n’étaient pas encore endormis et avaient tout entendu. Quand les
parents furent plongés dans le sommeil, Hansel se leva avec l’intention d’aller
ramasser des cailloux comme la fois précédente. Mais la marâtre avait verrouillé
la porte et le garçon ne put sortir. Il consola cependant sa petite sœur :
– Ne pleure pas, Gretel, dors tranquille ; le bon Dieu nous aidera.
Tôt le matin, la marâtre fit lever les enfants. Elle leur donna un morceau de pain,
plus petit encore que l’autre fois. Sur la route de la forêt, Hansel l’émietta dans
sa poche ; il s’arrêtait souvent pour en jeter un peu sur le sol. La marâtre conduisit
les enfants au fin fond de la forêt, plus loin qu’ils n’étaient jamais allés. On y refit
un grand feu et la femme dit :
– Restez là, les enfants. Quand vous serez fatigués, vous pourrez dormir un peu.
Nous allons couper du bois et, ce soir, quand nous aurons fini, nous viendrons
vous chercher.
La soirée passa sans que personne ne revînt auprès d’eux. Ils s’éveillèrent au milieu
de la nuit, et Hansel consola sa petite sœur, disant :
– Attends que la lune se lève, Gretel, nous verrons les miettes de pain que j’ai
jetées ; elles nous montreront le chemin de la maison.
Quand la lune se leva, ils se mirent en route. Mais de miettes, point. Les mille
oiseaux des champs et des bois les avaient mangées. Les deux enfants marchèrent
toute la nuit et le jour suivant, sans trouver à sortir de la forêt. Ils continuèrent
à marcher, s’enfonçant toujours plus avant dans la forêt. Si personne ne venait
à leur aide, ils ne tarderaient pas à mourir.