SÉLECTIONS
&
COMMENTAIRES
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• LA CLASSE MATERNELLE • N°258 • 04/2017
COUP DE CŒUR
Tohu bohu
Rémi Courgeon
L’album présente des instru-
ments de musique qu’il met
en scène à renfort de jeux de mots ou d’images :
un instrument à vent / un instrument arrière ; un
trombone à coulisse / une trombine de colosse ;
une cornemuse / un corps de muse ; une pédale
wah-wah / une pédale miaou-miaou ; un beau
cor de chasse / un corbeau à échasses ; un duo
d’olifants / un dos d’éléphant ; un orgue de
barbarie / un ogre barbare ; un solo de mando-
line / une salade de mandarines, etc.
Les images redoublent l’humour, avec beaucoup
de poésie aussi. Par exemple, pour illustrer les
instruments à vent et arrière, des guitares sont
jouées par deux personnages assis dos tourné sur
un vélo. Le piano à queue est utilisé sous l’océan,
par une sirène… Un régal de fantaisie, servi par
les illustrations toujours aussi charismatiques de
Rémi Courgeon. À partir de 4 ans.
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Nathan, 14,90
€
« Pitikok » :
Chasseur
de cauchemars
Christian Jolibois
et Christian Heinrich
Pour échapper à une meute de loups affamés,
Pitikok glisse dans la neige et tombe dans une
crevasse. Il atterrit dans le terrier de Blanc
Manteau le lapin. Celui-ci fait des cauchemars
si terribles qu’il n’en dort plus la nuit.
Afin de l’aider, Pitikok s’arme de sa plume
magique pour se transporter au pays des rêves
d’enfants, où il croise d’effroyables monstres,
mais c’est finalement une botte de carottes éner-
vées qui terrorisent Blanc Manteau. Pitikok envoie
donc sa plume percer les nuages. Alors la neige
se déverse, immobilisant les carottes. Le lape-
reau peut enfin dormir sur ses deux (grandes)
oreilles…
Un happy end qui aidera les jeunes lecteurs à
exorciser leurs propres peurs nocturnes. Mais
attention toutefois : les dessins des monstres avec
gros yeux et dents acérées peuvent effrayer les
plus impressionnables. À partir de 4 ans.
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Pocket Jeunesse, 6,60
€
Ça suffit
les bisous !
Pascal Bruckner,
Jean-Pierre Kerloc’h
et Mayana Itoiz
Depuis sa naissance, Lara est couvée par ses
parents. Ils s’émerveillent à ses premiers pas,
s’extasient à ses premiers mots. Et surtout…
c’est le festival des bisous ! Réveil, école (à
l’arrivée, à la sortie), câlin, dodo, toutes les
occasions sont bonnes pour bisouter à loisir.
Et ça se gâte quand, à la récré, c’est le casse-
pied Loulou qui tente de l’embrasser de force.
Lara serre les poings et le repousse. Pire
encore, ce sont les baisers d’invités : mous-
tachus, piquants, baveux, collants, sentant le
mégot ou le vieux fromage !
Étonnés par son comportement, les parents
de Lara l’emmènent voir un docteur, qui
diagnostique une
« surcharge bisoutesque »
.
Le remède : des baisers limités à six par jour.
Car le corps de Lara est à elle. Pour les bisous,
c’est à elle de décider. Les parents respectent
la dose. Quand Lara est en manque, elle
ouvre sa boîte à bisous et en dépose un sur
sa joue ou son nez. En grandissant, c’est elle
qui réclamera un bisou à ses parents…