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• LA CLASSE MATERNELLE • N°258 • 04/2017
par Florent Denéchère
Investir les arts
plastiques
Ce mois-ci, c’est à un tout jeune
blog que nous nous intéressons.
L’imaginarium
, c’est son nom, est en
effet né sur la Toile en octobre dernier.
Porté par Maëliss Rousseau, une
enseignante férue d’arts plastiques, il
donne à voir plutôt des cheminements
que des œuvres finies. Car le vrai prix
de cette discipline n’est pas tant le
résultat final que les apprentissages
en jeu : le geste, bien sûr, mais aussi
la connaissance des matériaux et
le langage.
«E
n arts plastiques, c’est
dommage de transmettre
des recettes et d’être dans
la prescription »
, nous explique
Maëliss.
« Le problème du “faire
à la manière de”, c’est qu’on
est obnubilé par le produit fini,
par quelque chose de joli et de
montrable. Ce qui est difficile, c’est
de ne pas montrer un modèle avec
lequel les élèves sont de simples
exécutants »
, approfondit-elle.
Contenus du site
Sur son site, Maëliss privilégie donc
le partage d’expériences. Son archi-
tecture reprend celle du nouveau
programme, avec 4 piliers : le
dessin, le graphisme, les compo-
sitions plastiques et les images.
À l’intérieur de ces rubriques, notre
collègue décline plusieurs types de contenus. En
prolongement de son mémoire de Master 2, elle
partage ses recherches sur le dessin d’enfant, ses
motivations, ses évolutions. On trouvera égale-
ment des démarches pédagogiques assez larges :
comment s’y prendre pour le dessin libre, pour
le graphisme en PS, pour montrer des œuvres…
Enfin, vous découvrirez des propositions de
projets avec des objectifs, des choix (outils,
matières, supports, organisation
de la classe), des démarches, des
références culturelles.
« L’idée est
de donner des petites clés pour
adapter les choses à sa propre
classe »
, souligne Maëliss.
Du SMOG au SMOQ
Au terme – répandu – de SMOG
(Support-Médium-Outil-Geste),
notre collègue préfère celui
de SMOQ (avec un Q pour
« Question »). Car les arts plastiques
sont une discipline qui pousse à
s’interroger sur le monde.
« On ne
devient pas artiste parce qu’on a
un pinceau dans la main. Il y a des
accidents créatifs fantastiques, mais
l’élève ne saura pas refaire son
chemin artistique. »
Et de s’appuyer
dans sa réflexion sur la fameuse
formule de Malraux :
« Si l’artiste
« Dessins en papier déchiré »
« Les grandes nanas »