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• LA CLASSE MATERNELLE • N°258 • 04/2017

UNE

COMPÉTENCE

, UNE

DÉMARCHE

faire le lien oral-écrit. Je privilégie

unedictée à l’adulteprogressive, comme

dans l’exemple suivant d’un mot aux

parents pour rappeler qu’il faut apporter

une photo pour l’album de la classe :

1)

Je commence par établir la nécessité

d’une trace écrite, en disant d’abord

oralement aux enfants d’apporter une

photo d’eux bébés. Très peu d’enfants

y pensent; l’oubli devient systématique

lorsque, chaque matin je demande qui

a apporté sa photo. Au bout de 2 ou

3 jours, un ou deux enfants proposent

d’écrire un mot pour ne pas oublier.

2)

J’élabore alors avec les enfants un

message à faire passer. Ils me dictent

d’abord, par exemple, « On veut une

photo ». Nous faisons passer auxparents

ce mot écrit de la sorte. Les parents

disent à leurs enfants que ça n’a pas

de sens et qu’ils ne comprennent pas.

S’ensuivent des discussions en classe.

3)

L’étape suivante est occupée à orga-

niser l’écrit, en suivant les remarques des

parents. L’un d’eux peut venir exprimer

ce qui lui pose problème et comment il

faudrait faire pour que tous les parents

puissent comprendre la demande écrite.

4)

Peu à peu se construisent des repré-

sentations exactes sur la nature de

l’écrit : c’est du texte, ça reste, donc

on peut dire quelque chose à quelqu’un

qui n’est pas là, et on peut aussi différer

dans le temps le message à faire passer,

contrairement à l’oral. 

Christophe Baudot,

ISFEC St-Julien,

l’Oratoire, Caluire

baudotc@live.fr

Photos : Christophe Baudot

MONAVIS

ÉCRIRE DES PSEUDO-MOTS

Le programme indique :

« Le chemin inverse, qui va de

l’écrit vers l’oral, sera pratiqué plus tard quand les enfants

commenceront à apprendre à lire »

.

Je crois au contraire qu’on peut écrire dès la Moyenne

Section des pseudo-mots qui aideront à comprendre que

l’écrit est un codage phonologique.

Je prends mes élèves qui ont à peu près franchi la première

étape de compréhension de la nature de l’écrit en leur

demandant d’écrire des lettres les unes à côté des autres.

Je lis ensuite les pseudo-mots écrits :

BYPOU, BZIOP

, etc.

Cela leur permet de constater :

- la nature de l’écrit :

il peut être lu, décodé, même si cela

n’a aucun sens. Les enfants se persuadent ainsi un peu plus

que ces signes qu’on appelle lettres, mots, phrases, ne sont

pas reliés forcément à quelque chose qui existe mais sont

un assemblage parfois complexe de sons qui produisent un

signifié (concept) et un signifiant (image acoustique du mot);

- la puissance de l’écrit :

on peut inventer des mots

extraordinaires que les enfants sont tout surpris et amusés

de découvrir. C’est un véritable électrochoc que la lecture

de ces mots inventés. Je m’amuse aussi à les faire relire

devant tout le monde par mon ATSEM, afin que les enfants

puissent voir que le code appelé lecture est le même pour

tous et que la permanence de l’écrit est totale.

Écriture de pseudo-mots.

Le mois prochain :

Découvrir le principe alphabétique (2).