J’ai rêvé que :
- mes parents d’élèves liraient au moins quinze fois l’appréciation du carnet d’évaluation de leur bambin, histoire d’apprécier le temps que j’avais passé à la rédiger dimanche ;
- je ne serais plus obligée de m’inscrire à des animations de formation continue que je n’ai pas choisies pour avoir le droit de me former ;
- je serais remplacée une journée pour avoir le droit d’aller à un salon sur les formations ;
- mon inspecteur viendrait se présenter au moins une fois en dehors de mon rendez-vous de carrière, pour éviter de m’appeler madame Tartampion ;
- le statut de supérieur hiérarchique ne serait jamais accordé à mon directeur pour qu’il continue d’être le seul à croire qu’il est mon chef. C’est vrai, quoi, au collège, le chef, c’est le chef, mais pas un collègue et le chef en même temps ;
- je pourrais prendre le temps de réfléchir sereinement sur un projet plutôt que de le faire dans l’urgence comme à chaque fois ;
- je partirais tous les ans en classe de découvertes sans avoir besoin de vendre mon âme aux parents, à la mairie, à l’inspection pour y aller avec toute ma classe et réussir à en boucler le financement ;
- je pourrais faire comprendre à ces parents qui ont accusé puis innocenté un collègue qu’en abîmant cet homme qui n’était pas à leur goût, c’est aussi et surtout leurs enfants qu’ils abîment ;
- lorsque je me déciderais à tenter de devenir CPC, le jour où l’idée de devoir « recracher » le discours institutionnel auquel je ne crois pas ne me donnerait plus la nausée, je n’oublierais pas tout ce que j’ai vécu en tant qu’enseignante rien que pour être dans les bons papiers de mon supérieur hiérarchique ;
- les mots de mes cahiers de liaison seraient tous signés dès le jour suivant par mes parents d’élèves ! Oui mais là, faut pas rêver !
Alors je me suis réveillée…