Le 31 mars dernier, lors d’un déplacement dans la Nièvre, Pap Ndiaye et Elisabeth Borne ont abordé le sujet des territoires ruraux. Quels sont les points soulevés par le ministre de l’Education nationale au sujet de la ruralité ?
Emmanuel Macron avait annoncé, lors d’une interview le 22 mars, que « répondre aux besoins de la ruralité » était une priorité pour l’école. « On a des baisses des effectifs qui obligent parfois à fermer des classes ou des établissements », a-t-il remarqué, ce qui implique d’« améliorer la réponse ». Le 31 mars, Elisabeth Borne et Pap Ndiaye sont revenus sur cette question.
Généraliser le dispositif TER
La Première ministre a annoncé la généralisation du dispositif TER (territoires éducatifs ruraux) qui, selon elle, « a fait ses preuves ». Elisabeth Borne a expliqué qu’il était « important de tenir compte de la spécificité des territoires », et que ce dispositif était « une réponse adaptée précisément à nos territoires ruraux, où l’ensemble des acteurs se mobilise pour la réussite éducative de nos jeunes ».
Pour rappel, les TER sont expérimentés depuis janvier 2021 dans 24 territoires des académies d’Amiens, Nancy-Metz et Normandie. Le programme était étendu sur 61 territoires à la rentrée 2021. Ce dispositif vise à « renforcer les prises en charge pédagogiques et éducatives des enfants et des jeunes, avant, pendant, autour et après le cadre scolaire ».
L’objectif pour les ministres est de « le généraliser et permettre à tous les territoires qui souhaitent s’engager dans ce type de démarche de pouvoir le faire progressivement, en les doublant à partir de la rentrée prochaine et en répondant à toutes les demandes ».
Que faire face à la fermeture de classes ?
Les territoires ruraux connaissent des fermetures de classes par manque d’élèves ou d’enseignants. Pour répondre à ce problème, la Première ministre annonce « changer de démarche », afin d’ « avoir une approche sur plusieurs années ». Il serait possible « d’anticiper trois ans à l’avance » les fermetures, « et de procéder à des regroupements entre écoles, construire les réponses avec les territoires, plutôt que de fermer les classes ».
Pap Ndiaye a, quant à lui, annoncé la mise en place d’une « carte scolaire pluriannuelle » pour la rentrée 2024. « Au lieu de donner chaque année, en juin puis en février, la liste des classes qui ferment, nous allons mener une réflexion sur trois ans avec les collectivités, pour échanger avec les maires et les préfets sur ce sujet », complète-t-il.
Les fermetures de classes s’expliqueraient, selon le ministre de l’Éducation nationale, par « la chute des effectifs scolaires : nous allons perdre près de 90 000 élèves à la rentrée 2023 en raison de la baisse de la natalité, il faut s’adapter à ces réalités » (voir notre article à ce sujet).
Ces territoires attendent de véritables prises de position, afin d’assurer aux élèves des apprentissages de qualité et de pouvoir maintenir les écoles dans les villages où la population est moins nombreuse.
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