Le 20 avril dernier, le gouvernement a annoncé les mesures définitives à propos de la revalorisation des salaires enseignants, à travers le « pacte » et le « socle ». Le ministère de l’Éducation détaille ce qui va changer à la rentrée 2023 pour les professeurs.
Depuis plusieurs mois, le gouvernement a annoncé qu’il comptait sur un « pacte enseignant » (voir nos articles à ce sujet, ici et ici) ainsi que sur une revalorisation socle pour améliorer les salaires des professeurs. Lors d’un déplacement, le 20 avril, Emmanuel Macron a annoncé une hausse des salaires comprise entre « 100 et 230 euros nets en plus par mois ». À quoi fait-il référence ?
Le « socle »
Pour mieux comprendre, il faut se replonger dans les mesures dites « socle » (voir notre article à ce sujet) prévues par le ministère. Les indemnités seront augmentées pour le premier et le second degré. En effet, l’ISAE (indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves) et l’ISOE (indemnité de suivi et d’orientation des élèves) « seront portées au même montant de 2 550 € bruts par an à partir de septembre 2023 », selon le gouvernement. C’est cette mesure qui permettra à tous les enseignants de percevoir « près de 100 € nets par mois » en plus, à partir de la rentrée.
À noter que, pour revaloriser les métiers de l’éducation, « une rémunération d’au moins 2 000 € nets par mois sera garantie dès la titularisation pour les professeurs, les conseillers principaux d’éducation et les psychologues de l’éducation nationale ». Les enseignants stagiaires auront droit à la prime d’activité ainsi qu’à une « hausse totale de rémunération de 160 € nets par mois ». Le ministère assure « qu’il n’y aura pas de tassement des carrières : un professeur ayant 4 ou 5 ans d’ancienneté restera rémunéré davantage qu’un néo-titulaire : tout le monde est augmenté ».
Ces mesures sont valables pour « tous les personnels contractuels (professeurs, CPE et psychologues de l’éducation nationale) ».
Le ministère souhaite également faciliter les reconversions professionnelles : les « services réalisés dans le secteur privé sont pris en compte à hauteur de deux tiers de leur durée ».
Le « pacte enseignant »
Pour rappel, le pacte est une forme d’engagement de la part de professeurs volontaires qui, en échange de missions complémentaires à réaliser, « pourront bénéficier d’une hausse supplémentaire de rémunération s’ajoutant à la revalorisation sans condition » (voir nos articles à ce sujet). Selon le ministère, « chaque mission fera l’objet d’une rémunération forfaitaire de 1 250 € bruts par an, soit 3 750 € bruts par an pour trois missions ».
Certaines missions, jugées « ultra-prioritaires », comme le remplacement de professeurs absents ou le soutien scolaire représenteraient 18 heures par an par enseignant. Celles-ci seraient rémunérées 69 euros de l’heure contre 52 euros de l’heure pour les autres missions, qui peuvent s’étendre jusqu’à 24 heures annuelles supplémentaires.
Par exemple, les professeurs des écoles pourraient :
• « assurer les sessions hebdomadaires de soutien ou d’approfondissement en français ou en mathématiques qui seront mises en œuvre pour tous les élèves de 6e à la rentrée ;
• participer au dispositif Devoirs faits (accompagnement au travail personnel), notamment en classe de 6e ;
• apporter un soutien renforcé aux élèves en difficulté à l’école élémentaire ;
• accompagner les élèves en difficulté dans le cadre des stages de réussite proposés lors des vacances scolaires, notamment dans les secteurs défavorisés ».
D’autres missions concerneraient davantage le fonctionnement de l’école, à travers « la coordination et la mise en œuvre de projets pédagogiques innovants » ou encore « l’accompagnement renforcé des élèves à besoins éducatifs particuliers ».
Alors que ces mesures étaient très attendues par le corps enseignant et les syndicats, ces derniers restent peu convaincus par le pacte enseignant, jugeant qu’il est inconcevable de travailler plus (voir notre article à ce sujet).
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