Le 5 avril 2024, Emmanuel Macron a indiqué les changements à venir en ce qui concerne la formation des enseignants. Nouvelles licences pour les professeurs des écoles, concours accessibles à bac+3, masters plus professionnalisants : le système actuel est revu sous tous les angles.
« Le système actuel n’est sans doute pas le meilleur », reconnaît Emmanuel Macron lors d’un déplacement à l’école primaire Blanche de Paris, le 5 avril 2024. Après des remerciements, le président de la République confirme que les concours de recrutement seront ouverts à bac+3. « On va continuer de mieux former les professeurs et consolider la reconnaissance des AESH, en prenant en compte le temps hors-scolaire », ajoute-t-il.
Une réforme ambitieuse
Emmanuel Macron souhaite « élever le niveau qualitatif de la formation des enseignants, mieux les préparer à l’exercice de leur métier, en renforcer l’attractivité et répondre à la crise de recrutement ». Pour le premier degré, après l’obtention du bac, les futurs enseignants pourront entrer en « licence de préparation au professorat des écoles » (LPPE). Le français, les maths et l’histoire via des « méthodes pédagogiques innovantes » y seront enseignés. Autre avantage : les étudiants qui obtiennent le diplôme de LPPE sont dispensés des épreuves écrites du concours de recrutement.
Vers la fin des Meef et des Inspé
Les masters Meef seront remplacés par « de nouveaux masters », assignant le statut d’ « élèves fonctionnaires » aux M2 et de « fonctionnaires stagiaires », rémunérés respectivement 1 400 et 1 800 € net par mois. « Le master sera très professionnalisant, avec des élèves rémunérés, ce qui peut permettre de les fidéliser alors qu’on se bat chaque année avec le manque d’enseignants », assure le président. Les Inspé vont « devenir les écoles normales » supérieures du professorat (ENSP), se calquant sur le modèle des autres ENS. Inspé qui, le 8 avril, avouent être dans l’incertitude vis-à-vis de leur avenir.
Des changements critiqués
Les syndicats enseignants redoutent la mise en place de ce projet. Ils alertent sur une diminution de la « maîtrise disciplinaire » et critiquent l’épreuve orale du concours. Selon eux, le calendrier est trop court, de nombreuses questions restent en suspens, et les négociations manquent. Ils dénoncent également un manque de communication de la part du gouvernement au sujet de cette réforme. Le 26 mars dernier, une motion d’opposition a été déposée au Conseil national de l’enseignement et de la recherche par plusieurs syndicats enseignants, à l’image de la FSU, la CGT et Sud-Éducation.