Une étude de l’Iredu sur Le statut social subjectif des enseignants du premier degré apporte quelques éléments d’explications au sentiment de déclassement qui frappe un certain nombre de professeurs des écoles.
D’abord, les plus diplômés (titulaires d’un bac + 5 voire plus) semblent moins engagés, leur sentiment de déclassement étant renforcé par un glissement d’échelle lié à l’explosion du nombre de diplômés.
Comparés aux infirmiers ou aux assistants sociaux, les enseignants disposent « d’une autonomie professionnelle plus grande, qui les fait ressembler aux cadres du public », même s’ils n’ont pas la même reconnaissance notamment en termes de salaire. Si cela est particulièrement « apprécié », ce sentiment d’expertise rend difficile la relation avec la hiérarchie académique.
Pour Géraldine Farges, qui a mené cette enquête, le métier serait à un tournant historique, lié à « une situation de désajustement professionnel structurel ». « Les prescriptions se sont renforcées avec les référentiels de compétences dont le dernier date de 2013 et qui, pour plusieurs professeurs des écoles qu’on a rencontrés, ne sont pas, comme le ministère le voudrait, le signe d’une professionnalisation mais celui d’une déprofessionnalisation – d’une perte de l’autonomie professionnelle ».