Le 1er février, tous les enseignants étaient appelés à manifester. Ils ont été nombreux à vouloir défendre leur pouvoir d’achat et souhaiter travailler dans de meilleures conditions. Que faut-il retenir de cette journée ?
Alors que les agriculteurs sèment le trouble dans le pays, les enseignants ont du mal à faire entendre leur voix. Pour autant, 40 % de professeurs des écoles étaient en grève ce jeudi selon le Snuipp-FSU et 47 % des personnels du second degré selon le Snes-FSU. « Au regard de l’ampleur de la mobilisation, nous souhaitons être reçus rapidement par le ministère ou Matignon », a lancé Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat enseignant. Des chiffres divisés par deux du côté du ministère, qui annonce 20 % d’enseignants en grève.
Quelles revendications ?
Les syndicats dénoncent « les propos dénigrants, à l’instar des paroles de la ministre de l’Éducation nationale, contre celles et ceux qui font vivre l’École publique ». Aussi, ils soulignent « une crise sans précédent » du service public. Elle se traduit par « une crise de recrutement, des démissions et des personnels qui témoignent d’une perte de sens de leur métier ».
Dans son communiqué, le Snuipp-FSU insiste sur la perte de « liberté pédagogique » induite par le « choc des savoirs ». La « modification des programmes, de la maternelle au CE2 dès la prochaine rentrée, la révision du socle commun, les évaluations nationales, la labellisation des manuels en maths et français en CP et CE1… » sont, selon le syndicat, « autant de mesures qui sont des entraves sans précédent envers la liberté pédagogique ». La suppression de postes enseignants à la rentrée 2024 est également mise en cause. Augmenter les salaires, mettre en place un recrutement efficace, prendre en considération l’avis des syndicats : les revendications sont toujours les mêmes.
Côté professeurs, les avis sont partagés. Dans un groupe Facebook réservé aux enseignants, certains se réjouissent des taux de mobilisation, d’autres regrettent le manque de visibilité de leurs revendications ou le manque de reconduction claire. On appelle même à passer à des actions plus fortes : blocage des écoles primaires, grève sur le long terme, ou s’inspirer des agriculteurs et bloquer les routes.