Longtemps attendues par les professeurs, les revalorisations salariales arrivent dès la rentrée prochaine. Hausse de rémunération pour tous, augmentation des parts fixes des indemnités, prime d’activité pour les stagiaires : les annonces sont nombreuses.
Les syndicats réclament depuis longtemps une meilleure reconnaissance du métier d’enseignant notamment par la mise en place d’augmentations des salaires. Pour la rentrée 2023, le gouvernement annonce plusieurs changements à ce niveau.
Une hausse de 100 euros net pour tous
D’abord, « tous les professeurs bénéficieront d’une hausse de rémunération de près de 100 € net par mois », grâce au doublement du montant de la prime statutaire, qui comprend notamment l’Isae (indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves) pour le premier degré. Elle sera portée à 2 550 € annuels brut à partir de septembre 2023, tout comme l’Isoe (indemnité de suivi et d’orientation des élèves) pour les professeurs du second degré. Cette augmentation est aussi valable pour tous les contractuels, au même titre que les titulaires.
Un geste pour les débuts de carrière et les stagiaires
Pour les enseignants titulaires, « la prime d’attractivité sera revalorisée pour les 15 premières années de carrière, en complément du doublement du montant de la prime statutaire », ce qui équivaut à « une rémunération d’au moins 2 000 € net par mois dès la titularisation ». Les stagiaires ne sont pas oubliés et percevront, eux aussi, la prime d’attractivité et « bénéficieront ainsi d’une hausse totale de rémunération de 160 € net par mois ».
Le passage facilité vers la hors classe et classe exceptionnelle
Après 20 ans de carrière, les enseignants ont accès à la hors classe, équivalent au 2e grade sur la grille de rémunérations. Le taux de promotion atteindra 23 % en 2025, c’est-à-dire que « 23 % des enseignants répondant aux conditions d’ancienneté seront ainsi promus au grade supérieur ». 5 000 promotions supplémentaires sont prévues dès 2023. Après 25 ans de carrière, on parle de « classe exceptionnelle », qui équivaut au 3e grade. Cette année « le contingent de la classe exceptionnelle sera porté à 10,5 % », ce qui représente « 3 000 promotions supplémentaires ». Logique qui sera abandonnée en 2024 en faveur d’un taux de promotion « déterminé de manière à garantir une équité intergénérationnelle dans les possibilités d’accès au 3e grade ».
À ce sujet, le Snes-FSU se félicite des concertations menées avec le gouvernement, jugeant que « cette nouvelle modalité assurera un accès à la classe exceptionnelle pour un plus grand nombre de collègues ». Le Snuipp-FSU, quant à lui, indique sur X que « la bataille des salaires continue », en pointant du doigt l’augmentation du point d’indice de 1,5 %. Une revalorisation insuffisante selon le syndicat alors qu’en « 3 ans, les prix alimentaires ont augmenté de près de 30 % ». Moins de primes exceptionnelles et plus de changements permanents, c’est ce que demandent les deux groupes.
La prime pouvoir d’achat concerne également les enseignants, à l’exception des étudiants en formation ou stagiaires. Elle s’échelonne entre 300 et 800 euros selon les revenus des bénéficiaires. Pour y être éligible, il faut :
- avoir été recruté ou nommé par un employeur public avant le 1er janvier 2023 ;
- être toujours en poste au 30 juin 2023 ;
- avoir perçu, entre le 1er juillet 2022 et le 30 juin 2023, une rémunération inférieure ou égale à 39 000 € brut, soit 3 250 € brut par mois maximum.
Le barème du montant de la prime pouvoir d’achat est disponible ici.
À noter que les augmentations de rémunération passeront aussi par la mise en place du pacte enseignant, détaillé dans cet article. De plus, le tableau récapitulatif de la revalorisation des indemnités et le détail de l’évolution des rémunérations en 2023 sont disponibles en téléchargement.
Crédit photo : Pexels