Le 5 septembre 2023, un « collectif d’écrivains, d’intellectuels, d’artistes et d’éditeurs » a interpellé Gabriel Attal à travers une tribune publiée dans Le Monde. Ses membres appelaient le ministre de l’Éducation nationale à « redonner à l’écrit, dès l’école primaire, ses lettres de noblesse ».
10 jours plus tard, la réponse de Gabriel Attal paraît, à son tour, dans les colonnes du Monde. Ce dernier s’autoqualifie de « ministre lucide », pour qui « la lecture et l’écriture » constituent des « savoirs fondamentaux qui rendent possibles tous les autres ». Rappelant que « près d’un élève sur trois ne sait pas lire ou écrire convenablement à son entrée en 6ᵉ », le ministre de l’Éducation nationale propose des pistes à suivre pour pallier ce problème.
« Nous devons faire plus et nous devons faire mieux »
Plusieurs exercices sont recommandés par Gabriel Attal, comme la dictée, qui constitue selon lui « un exercice indispensable, qui doit être utilisé autant que nécessaire, et ce, dès le primaire ». Elle était déjà mentionnée dans une note de service publiée en janvier dernier (voir notre article à ce sujet). Second objectif de l’écrit pour le ministre : « développer et restituer une pensée ». Pour y parvenir, « nous devons travailler à ce que, en CM2, chaque semaine, les élèves produisent au moins un texte libre, que ce soit un récit d’invention, un texte artistique ou une réflexion sur une thématique donnée ».
Autres recommandations du ministre :
- « abolir les textes à trous dans les apprentissages au cours moyen et au collège » ;
- créer « un double grand concours national d’écriture ».
Le premier concours, à destination des élèves, se tiendrait « à la fin du primaire et à la fin du collège ». Le second, quant à lui, serait réservé aux enseignants « dont le talent et la créativité méritent d’être mieux reconnus et partagés ».
« Les enseignants ne sont pas des machines à faire apprendre »
Dans un communiqué publié le même jour, le SE-Unsa (Syndicat des enseignants - union nationale des syndicats autonomes) réagit aux propos du ministre. Selon lui, Gabriel Attal « souhaite imposer des méthodes pédagogiques de lecture et d’écriture ». Le syndicat dénonce « la défiance du ministre envers les personnels », qui savent pourtant « adapter leur pédagogie au contexte dans lequel ils enseignent ». « C’est de confiance dont la profession a besoin », insiste le SE-Unsa.
Photo : Freepik