Les professeurs travaillent-ils trop ?

Publié le 17 avril 2023 par Loris
Les professeurs travaillent-ils trop ?

Une enquête du Snuipp-FSU au sujet du temps de travail des professeurs des écoles a révélé que celui-ci dépassait très souvent les obligations de service. Entre le 14 et le 19 mars, près de 30 000 enseignants ont répondu à la consultation portant sur les Obligations réglementaires de service.

Alors que le « pacte » annoncé par le ministre Pap Ndiaye prévoit des missions supplémentaires pour les professeurs volontaires (voir notre article à ce sujet), il semble que ceux-ci auraient du mal à les ajouter à leur emploi du temps déjà chargé. Pour le Snuip-FSU (Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et Pegc-Fédération syndicale unitaire), cette enquête a pour objectif de « montrer concrètement ce que représentent les Obligations réglementaires de services, les “fameuses” 108 heures annuelles, sur le terrain ». Ces 108 heures sont réparties entre « les APC (activités pédagogiques complémentaires) (36 h), les temps de concertation avec les différents partenaires de la communauté éducative (48 h), les conseils d’écoles (6 h) et la formation (18 h) ».

Le temps de travail des enseignants « sous-évalué »

De façon générale, l’enquête révèle que le temps consacré à ses missions est largement « sous-évalué ». En effet, pour ce qui est des concertations avec les partenaires de la communauté éducative, 96 % des professeurs y consacreraient un temps de travail supérieur aux 48 heures prévues. Pour ce qui est des formations et des conseils d’école, ils sont environ 50 % à faire le même constat. À noter que 97 % des enseignants interrogés « passent plus de temps que les 24h théoriques à échanger avec leurs collègues, rencontrer les parents et suivre les élèves en situation de handicap ».

Un certain nombre de tâches ne sont pas reconnues dans le temps de travail des professeurs ou prennent bien plus de temps que celui prévu par l’Éducation nationale. C’est le cas pour le « temps d’accueil et de sortie, les rencontres avec les parents qui dépassent les 48h, l’organisation et la gestion de moments collectifs hors temps de classe ou de sortie scolaire et les conseils d’école », selon l’enquête. Une liste de ces tâches est disponible, avec la proportion des professeurs annonçant que cela fait partie de leur emploi du temps quotidien. Ainsi, les temps d’accueil, de formation, les temps de préparation des cours, et des tâches administratives ne sont pas pris en compte.

L’enquête menée par le Snuipp-FSU semble confirmer les chiffres de la Depp, à savoir que les enseignants travailleraient près de 43 heures par semaine en tout. Force est de constater que la logique du pacte enseignant qui est de « travailler plus pour gagner plus » ne semble pas être adaptée à la réalité du terrain.

Aussi, l’intersyndicale Snuipp-FSU demande au gouvernement :

  • « la réouverture du chantier des 108 heures et, plus globalement, du temps de travail des professeur·es des écoles ;

  • le triplement immédiat de l’ISAE, pour que les tâches actuellement effectuées soient enfin rémunérées ;

  • une réelle revalorisation avec une première étape de 300 € nets par mois pour toutes et tous sans contrepartie, soutenue dans cette demande par les 47 000 signataires de la pétition initiée en novembre dernier »

Alors que le ministère semble construire plus précisément la revalorisation des salaires à travers le « pacte enseignant », le dialogue avec les syndicats et les professeurs n’est pas encore terminé. 

 

Crédit photo : Freepik

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