Lors de la dernière Conférence sur le handicap, organisée le 26 avril dernier, Emmanuel Macron a annoncé des mesures concernant le milieu scolaire. « L’acte II de l’école inclusive » se met en place progressivement selon Pap Ndiaye et le gouvernement.
Les mesures annoncées par Emmanuel Macron dans le cadre de la Conférence sur le handicap se déclinent en deux grands axes. Le premier vise à renforcer la responsabilité de l’Éducation nationale vis-à-vis des politiques à adopter pour améliorer les moyens à disposition des écoles. Le second mise sur l’accompagnement des élèves grâce à un nouveau métier d’« accompagnant à la réussite éducative ».
Les enfants en situation de handicap représentent aujourd’hui 430 000 élèves, contre 320 000 en 2017, il faut donc leur assurer un accueil adapté et une prise en charge efficace. « Aujourd’hui, l’inclusion scolaire représente un budget de 3,5 milliards d’euros, soit une augmentation de 66 % par rapport à 2017 », rappelle Emmanuel Macron. Pour Pap Ndiaye, des efforts restent à faire, le bilan « n’est pas suffisant et nous engage à aller au-delà ».
À cela s’ajoute le renforcement de « la formation initiale des enseignants » et un remaniement du « système », qui « sera encore amélioré à la rentrée prochaine, avec une augmentation de 10 % pour les AESH », selon le Président de la République.
Les mesures du gouvernement
L’une des mesures phares est de permettre le « repérage précoce » des handicaps présents chez les enfants. « Les enfants auront désormais accès à un service public de repérage, d'évaluation et d'intervention précoce et intensive du handicap, sans passage préalable obligatoire par la MDPH », annonce Emmanuel Macron. Cette mesure « permettra dans les structures des écoles maternelles, de crèches, d’écoles, de travailler de manière très étroite avec les centres d’action médico-sociale précoce et justement de pouvoir faire ce repérage et d’améliorer, en lien évidemment avec les familles, ce sujet ».
De plus, le gouvernement souhaite intensifier « la formation de l'ensemble des intervenants, les enseignants en premier lieu, appuyés par des professionnels de santé et du secteur médico-social, y compris dans les murs de l'école, avec un accès aux logiciels et aux matériels pédagogiques adaptés ». Dans chaque école du premier degré, un « enseignant référent » sera désigné. Ce dernier pourra percevoir entre 400 et 500 euros pour ces missions, dans le cadre du pacte enseignant (voir nos articles à ce sujet).
Pour ce qui est du « temps extrascolaire », Emmanuel Macron annonce que « ce surcoût sera pris en charge par la CAF sous la forme d'un bonus de compensation, comme nous l'avons fait pour les crèches », afin d’aider les familles à payer les structures les mieux adaptées à leurs enfants.
D’autres mesures s’ajoutent à celles-ci :
- la mise en place d’un fonds pour « renforcer l’accès aux matériels pédagogiques adaptés » ;
- l’attribution d’un numéro INE à tous les enfants, dont ceux en situation de handicap ;
- la transformation des Pial en « pôles d’appui à la scolarité », qui visent à « assurer l’accueil des familles et le suivi des élèves en situation de handicap, évaluer les besoins d’adaptation à la scolarité des enfants » ;
- le déploiement d’un « grand plan de formation des équipes pédagogiques, dans chaque académie à la rentrée 2024 » ;
- l’organisation de « 100 projets pilotes d’IME » dans les écoles, afin de favoriser « l’intégration physique d’IME d’ici la fin du quinquennat ».
Pour l’Unsa-Éducation (Union nationale des syndicats autonomes), ces annonces sont pour certaines, « à saluer ». Mais les syndicats dénoncent le côté « fourre-tout » du pacte enseignant, ainsi que le manque d’un « engagement plus fort du secteur médico-social ».