Conditions de travail difficiles, manque de personnel et de reconnaissance sont autant de facteurs qui poussent les infirmières de l’Éducation nationale à organiser une marche blanche le 23 mai 2023 à Paris.
Dans un communiqué de presse, les syndicats Snics-Fsu (syndicat national des infirmiers, infirmières et conseillers, conseillères de santé) et Snies-Unsa (syndicat national des infirmiers et infirmières éducateurs de santé) ont annoncé l’organisation d’une marche blanche à Paris le 23 mai, afin de revendiquer une amélioration des conditions de travail pour les infirmières scolaires. Cette marche « pour sauver la santé à l’école » sera le moment pour les syndicats et le personnel de santé scolaire de mettre en avant leurs souhaits.
La santé en difficulté à l’école
Le constat est alarmant, la santé mentale et physique des élèves se dégrade et le manque de personnel ne permet pas de les prendre en charge efficacement. Les syndicats soulignent que « chaque jour, faute de moyens, l'École inclusive progresse en nombre au détriment du bien-être, de la santé et de l'intégration sociale des élèves en situation de handicap ou à besoins particuliers ». De plus, selon eux, « les infirmières témoignent de la dégradation massive de la santé à l'École et de leurs conditions de travail, de l'alourdissement de leur charge de travail ».
Durant et après la crise sanitaire, les missions des infirmières scolaires se sont multipliées, mais pas le nombre de personnel disponible. Une infirmière doit prendre en charge des centaines d’élèves, parfois de plusieurs établissements différents. Elle n’est pas en mesure d’accompagner en profondeur les enfants, faute de temps.
Pap Ndiaye était revenu sur le sujet le 23 février dernier, dans une interview sur France Bleu (voir notre article à ce sujet), dans laquelle il indiquait que « plus de psychologues de l’Éducation nationale et plus d’infirmières » devraient être recrutés « dès l’année prochaine ».
Les revendications des infirmières scolaires
Les paroles du ministre de l’Éducation nationale ne suffisent plus à apaiser les tensions. Les syndicats indiquent dans le communiqué ce que demandent les infirmières, à savoir :
- « des revalorisations salariales pour atteindre une égalité avec les corps de catégorie A type (moins féminisés) soit des efforts indiciaires mensuels de 500€, le doublement de leur indemnité de fonction sujétion et expertise (IFSE) et le versement du Complément de Traitement Indiciaire (CTI)
- la reconnaissance de leur exercice comme une spécialité infirmière autonome et responsable par la mise en place d'une formation statutaire sanctionnée par un diplôme de niveau 7 et l'ouverture d'une filière de recherche ;
- l'abandon de tout projet de décentralisation ou de déconcentration, ou de médicalisation passéiste de santé scolaire par la réaffirmation de leur place et expertise au plus près des élèves ;
- la création de plus de 15 000 emplois infirmiers permettant de répondre aux besoins des élèves et de l'ensemble de la communauté éducative ».
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