Le premier baromètre sur le développement personnel des enseignants mené par l’association EcolHuma révèle que ces derniers s’autoforment via les réseaux sociaux et Internet. Une formation menée sur leur temps libre qui n’est pas comptabilisé dans les calculs du gouvernement.
Avec l’essor des outils en ligne, des vidéos sur les réseaux et des masses d’informations disponibles à portée de main, il n’est pas étonnant de voir que les enseignants en profitent pour parfaire leur maîtrise du métier. 1 200 enseignants, membres du réseau en ligne ÊtreProf ont été interrogés par l’association EcolHuma. Plus de 50 % d’entre eux affirment se former grâce à Internet, notamment à travers les conseils de leurs collègues ou des ressources en ligne.
Les pratiques des enseignants
Le baromètre indique que les professeurs se forment par leurs propres moyens, sans toujours utiliser les outils proposés par les académies. 80 % d’entre eux trouvent leurs activités de développement professionnel par eux-mêmes ou via leurs proches, et seulement 20 % des activités auxquelles ils prennent part sont proposées ou imposées par leur institution.
La formation des enseignants a lieu sur leur temps personnel, seuls 12 % des professionnels interrogés disent se former pendant leurs heures de travail.
Des besoins spécifiques
Si les enseignants prennent de leur temps libre pour se former, c’est aussi parce qu’ils se sentent démunis sur certains sujets, et qu’il y a un besoin de formation. Les enseignants souhaitent être formés sur des thématiques spécifiques qui correspondent aux enjeux auxquels ils font face selon le niveau dans lequel ils exercent. Dans le primaire, les professeurs s’intéressent à l’enseignement aux élèves ayant des besoins éducatifs particuliers, tandis que dans le secondaire c’est la question de l’engagement des élèves qui préoccupe les enseignants.
Ils souhaitent des formations « concrètes, actives, collaboratives » qui répondent à leurs besoins immédiats, en témoigne le tableau suivant.Des résultats qui interrogent sur la formation des enseignants
L’association EcolHuma souhaite qu’il existe un « continuum entre formation continue formelle et apprentissages informels » pour que soit reconnue cette autoformation des enseignants réalisée sur « un temps caché et non valorisé ». Un professeur sur deux a indiqué que cette formation avait un impact positif sur son désir d’approfondir ses connaissances et d’utiliser un nouveau matériel pédagogique.
Pour François Mouttapa, directeur de l’EAFC (École académique de la formation continue) de Paris, « cette façon de s’autoformer, d’être dans une approche informelle, dénote un besoin d’ouverture sur l’extérieur et de s’appuyer sur une communauté ».
Alors que les formateurs sont de moins en moins nombreux et que les temps de formation sont à repenser, Internet et les réseaux sociaux semblent être un outil pratique et accessible pour les enseignants.
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