Début juin, le ministre Pap Ndiaye a annoncé de nouvelles mesures contre le harcèlement à l’école. Renforcement du programme pHARe, allouer des subventions aux plateformes d’aides et d’écoutes et sensibiliser les jeunes à ces questions sont des pistes à suivre, selon lui.
À la suite du décès tragique de la jeune Lindsay, élève au collège harcelée par ses camarades, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a annoncé des mesures dans le cadre de la lutte contre ces phénomènes de harcèlement. Il l’avait déjà fait lors du suicide du collégien Lucas (voir notre article à ce sujet). Si les cas de harcèlement aggravés par les réseaux sociaux sont surtout présents au collège et au lycée, l’école n’est pas exempte de cas de violences envers certains enfants.
À Cherbourg, la jeune Ayline, 7 ans, a fait l’objet de harcèlement sexuel de la part de trois élèves de CM2. Ces derniers lui ont demandé de consulter du contenu à caractère pornographique sur Internet et lui ont « touché les fesses » comme le décrit Adeline, mère de la victime (voir un article sur le sujet).
Ce qui est prévu pour la rentrée 2023
Les plateformes d’écoutes recevront des subventions de la part de l’État afin de recruter « davantage de psychologues, experts des réseaux sociaux et d’écoutants » pour venir en aide aux victimes. Les chefs d’établissements ont reçu des consignes et instructions pour agir plus rapidement et signaler les cas de harcèlement aux autorités compétentes.
De plus, le programme pHARe déjà en place dans les écoles et collèges devrait être renforcé, afin d’obtenir la « garantie que 100% des écoles et collèges le déploient de manière effective ». À chaque rentrée scolaire, les « numéros d’urgence 3018 et 3020 » seront également à noter dans les carnets de correspondance de façon systématique.
Dans le premier degré, des solutions à envisager sous trois niveaux seront à mettre en place selon le niveau de gravité de la situation, qui sont détaillées sur le site du gouvernement. L’objectif étant de faciliter le transfert des harceleurs vers d’autres établissements, et non pas celui de la victime.
De leur côté, les syndicats demandent « du temps pour être à la hauteur du sujet ». Le Crap (Cercle de recherche et d’action pédagogiques-Cahiers Pédagogiques) estime qu’ « il y a un problème avec le discours politique sur le harcèlement à l’école ». Le « discours qui porte sur les évènements dramatiques et qui vise à désigner des coupables » n’est pas pertinent, alors que « les équipes ont besoin de moyens et de soutien » selon le syndicat. Il recommande la méthode de la préoccupation partagée (MPP) pour lutter contre le harcèlement scolaire, décrit dans un article sur son site.
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