L’IGÉSR (Inspection Générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche) a publié, le 25 janvier, un rapport dans lequel elle analyse comment les professeurs et inspecteurs se sont approprié les évaluations nationales en CP, CE1 et 6e. Ces dernières visent à dresser un bilan de compétences de chaque élève, afin de lui proposer un accompagnement adapté à ses besoins.
Cette étude « interroge la façon dont la mise en place des évaluations nationales depuis 2017 et la priorité donnée aux enseignements fondamentaux, ont renforcé le pilotage pédagogique de l’IEN ». Si le rapport cherche d’abord à comprendre « que signifie aujourd’hui piloter une circonscription », il est aussi question de l’avis des professeurs vis-à-vis des évaluations nationales.
Si « les professeurs se sont peu à peu approprié les évaluations », « leur exploitation reste à affiner », selon l’IGÉSR.
Ce qui est à améliorer
Les enseignants prennent en compte les résultats des évaluations nationales, et en discutent avec l’équipe pédagogique, « mais ne s’appuient pas toujours sur eux pour mener leur travail en classe ». Pourtant, le rapport insiste sur les ateliers et les dispositifs mis en place pour aider les élèves qui présentent des difficultés : « certaines équipes proposent des aménagements d’emplois du temps de l’élève, pour que certains élèves de CE1 puissent par exemple consolider leur apprentissage de la lecture dans la classe de CP, à hauteur de deux jours par semaine ».
Toutefois, ce sont des actions menées en dehors de la classe, et l’IGÉSR regrette que les enseignants ne remettent pas en question ce qui est fait en classe : « certains professeurs ont en effet du mal à prendre du recul, à questionner leurs pratiques en envisageant que les critères des évaluations pourraient être pertinents ».
« Les professeurs ont besoin d’être aidés car entre le constat objectif et le changement de pratique, la distance est souvent très importante », remarque l’inspection. Les évaluations nationales, comme le rappelle l’IGÉSR, « ne sont pas un examen et encore moins une évaluation traditionnelle », leur seul but est de dresser « un bilan de compétences ».
Des évaluations critiquées
Leur utilité est remise en question par les enseignants : « Elles ne font que confirmer ce que l’on sait déjà ». Les modalités des évaluations nationales sont trop « inédites » pour les élèves de CP, selon les enseignants. Les élèves ne « sont pas encore habitués à des formats scolaires de travail et d’évaluation » et peuvent paniquer durant les évaluations nationales, ce qui fausse les résultats.
De plus, « les enseignants regrettent le fait d’évaluer de la même manière un élève qui a manqué de temps et un élève qui ne possède pas encore les compétences visées », selon le rapport.
Pour que les évaluations nationales soient plus appréciées, les inspecteurs sont invités à « réexpliquer aux professeurs le sens des évaluations et la manière dont elles sont conçues ». L’IGÉSR recommande également d’« intégrer dans les projets d’école des éléments en lien avec les résultats aux évaluations nationales ».
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