Au terme d’une semaine de débats et d’un millier d’amendements, le projet de loi pour « une école de la confiance » a été définitivement adopté par l’Assemblée nationale le 19 février dernier. Ce texte, jugé tiède par les uns, autoritariste par les autres, se compose d’une vingtaine de mesures dont voici résumées les principales.
Le devoir d’exemplarité des enseignants, une mesure considérée par certains comme une tentative de museler leur libre parole, par d’autres comme un premier pas vers la restauration de leur autorité.
L’instruction obligatoire à 3 ans : une mesure avant tout symbolique, dès lors que 97% des enfants de cet âge sont déjà scolarisés.
L’homoparentalité dans les formulaires, qui feront apparaître la mention « parent 1 » et « parent 2 » en lieu et place de « père » et « mère », afin de prendre en compte la diversité des situations familiales.
L’affichage en classe des paroles de « La Marseillaise » et des drapeaux français et européen, avec comme objectif de développer les compétences et l’esprit civiques des élèves.
Le droit à une scolarité sans harcèlement, qui prévoit des sanctions disciplinaires renforcées pour les harceleurs.
Une école plus inclusive, avec notamment un statut moins précaire pour les accompagnants. Beaucoup regrettent toutefois que les mesures en faveur des enfants en situation de handicap n’aillent pas plus loin.
Une refonte de la formation : les Espé (écoles supérieures du professorat et de l’éducation) devraient devenir des Inspé (instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation). Les directeurs seront nommés par le ministère, qui contrôlera également le contenu de la formation.
L’innovation encouragée : la loi autorise désormais les expérimentations dans les écoles primaires, et étend les champs d’expérimentation à l’organisation des horaires d’enseignement.
La création d’« établissements publics locaux d’enseignement des savoirs fondamentaux » (EPLESF), nés de la possibilité de regrouper une ou plusieurs écoles avec un collège. Cela pour permettre un meilleur soutien administratif aux petites écoles (notamment rurales), et de favoriser la liaison école-collège.
Un renforcement de l’évaluation, avec notamment la création du nouveau Conseil d’évaluation de l’école (qui remplace le Cnesco) chargé de l’évaluation du système éducatif et des établissements scolaires. Certains mettent en doute la neutralité de ce nouveau Conseil.
Le contrôle renforcé de l’instruction à la maison. Désormais, les parents qui assument eux-mêmes l’instruction de leurs enfants seront contrôlés, au moins une fois par an, à leur domicile, et ne pourront plus refuser deux contrôles de suite.